Un exercice technique et qui demande de la technicité calculatoire, de la prise d'initiative et de la réflexion. Une belle initiation aux exigences liées à l'enseignement supérieur.
Question 1
On pose, ∀n∈N∗ : In=∫1e(lnt)ndt
Calculer l'intégrale I1.
Correction
On pose, ∀n∈N∗ : In=∫1e(lnt)ndt L'intégrale I1 vaut : I1=∫1e(lnt)1dt=∫1elntdt=[tlnt−t]1e=(elne−e)−(1ln1−1)=(0)−(−1) Soit : I1=1
Question 2
Établir une relation de récurrence entre In et In+1.
Correction
On a In+1 qui est : In+1=∫1e(lnt)n+1dt=In+1=∫1e1×(lnt)n+1dt Donc, en intégrant par parties, on obtient : In+1=∫1et↑1×(lnt)n+1↓(n+1)t1(lnt)ndx Ce qui nous donne : In+1=[t(lnt)n+1]1e−∫1et×(n+1)t1(lnt)ndt=e−(n+1)∫1e(lnt)ndt Finalement, on trouve que : In+1=e−(n+1)In
Question 3
En déduire I2 et I3.
Correction
D'après la question précédente, on en déduit que : I2=e−2I1⟺I2=e−2×1 Finalement, on obtient : I2=e−2 Puis, on a : I3=e−3I2⟺I3=e−3(e−2)⟺I3=e−3e+6 Finalement, on obtient : I3=6−2e⟺I3=2(3−e)
Question 4
Démontrer que, ∀n∈N∗, l'on a : In=e(k=0∑k=n−1(−1)k(n−k)!n!)+(−1)nn!(e−1)
Correction
Afin de démontrer la relation proposée, utilisons un raisonnement par récurrence. On a alors ∀n∈N∗ la propriété P suivante : P(n):In=e(k=0∑k=n−1(−1)k(n−k)!n!)+(−1)nn!(e−1) On a alors : ∙ L'initialisation Si n=1, on sait que I1=1. Et on a également : e(k=0∑k=1−1(−1)k(1−k)!1!)+(−1)11!(e−1)=e(k=0∑k=0(−1)k(1−k)!1)−(e−1) Donc, la variable k de somme ne prend qu'une seule valeur possible, à savoir k=0. Ainsi, on a : e((−1)0(1−0)!1)−(e−1)=e(1)−(e−1)=e−e+1 Dès lors, on trouve que : e(k=0∑k=1−1(−1)k(1−k)!1!)+(−1)11!(e−1)=1 Finalement, on a bien : I1=e(k=0∑k=1−1(−1)k(1−k)!1!)+(−1)11!(e−1) Ainsi, P(1) est vrai. ∙ La transmission On a : In+1=e−(n+1)In Supposons que P(n) soit vrai, dans ce cas, on peut écrire que : In+1=e−(n+1)[e(k=0∑k=n−1(−1)k(n−k)!n!)+(−1)nn!(e−1)] Ce qui nous donne encore : In+1=e−e(k=0∑k=n−1(−1)k(n−k)!(n+1)n!)−(−1)n(n+1)n!(e−1) D'où : In+1=e(1−(k=0∑k=n−1(−1)k(n−k)!(n+1)!))−(−1)n(n+1)!(e−1) Afin de l'addition dans le symbole de sommation, on va alors écrire que : In+1=e(1+(k=0∑k=n−1(−1)(−1)k(n−k)!(n+1)!))+(−1)(−1)n(n+1)!(e−1) D'où : In+1=e(1+k=0∑k=n−1(−1)k+1(n−k)!(n+1)!)+(−1)n+1(n+1)!(e−1) Pour transformer le terme (−1)k+1 en (−1)K, on va poser K=k+1 ce qui implique que k=K−1. Et de ce fait, si k va de 0 jusqu'à n−1 alors K va de 1 jusqu'à n. Ainsi, on obtient : In+1=e(1+K=1∑K=n(−1)K(n−K+1)!(n+1)!)+(−1)n+1(n+1)!(e−1) Or, on a : 1=(−1)0(n−0+1)!(n+1)! D'où l'écriture suivante : In+1=e((−1)0(n−0+1)!(n+1)!+K=1∑K=n(−1)K(n−K+1)!(n+1)!)+(−1)n+1(n+1)!(e−1) Soit encore : In+1=e(K=0∑K=n(−1)K(n−K+1)!(n+1)!)+(−1)n+1(n+1)!(e−1) Qui par petits réarrangements d'écritures va s'écrire : In+1=e⎝⎛K=0∑K=[n+1]−1(−1)K([n+1]−K)![n+1]!⎠⎞+(−1)[n+1][n+1]!(e−1) Donc, en supposant ue la propriété P(n) est vrai, on démontre que la propriété P(n+1) s'en déduit automatiquement, et est donc également vrai. ∙ La conclusion En vertu des axiomes de la récurrences, on peu conclure que la propriété P(n) est vrai, quelque soit l'entier naturel n supérieur ou égal à 1. Finalement, on a bien la relation : In=e(k=0∑k=n−1(−1)k(n−k)!n!)+(−1)nn!(e−1)