Seˊries alterneˊes On appelle seˊrie alterneˊe une seˊrie reˊelle dont le terme geˊneˊralanest de la forme an=(−1)n×αn, ouˋαn∈R+et ceci pour tout entier natureln. ■Le theˊoreˋme speˊcial des seˊries alterneˊes Le théorème suivant constitue une condition suffisante pour qu'une série alternée soit de nature convergente. ⊤Le theˊoreˋme speˊcial des seˊries alterneˊes Soitn=0∑+∞anune seˊrie numeˊrique de terme geˊneˊralan=−1)n×αnavecαn∈R+. −Si la suite(αn)n∈Ntend vers zeˊro en deˊcroissant alors la seˊrie n=0∑+∞anest de nature convergente. −Dans ce cas, pour tout entier natureln,le reste Rnest du signe de son premier terme an+1et on a∣Rn∣⩽∣an+1∣. Il arrive parfois qu'une série alternée soit de convergence absolue. Dans ce cas, il est plus pratique et rapide de montrer l'absolue convergence car on étudie une série à termes positifs que de vérifier les hypothèses du théorème spécial des séries alternées. ■■Le theˊoreˋme d’Abel (Niels Abel 1802 - 1829 Ce théorème repose sur la transformation d'Abel : une technique qui s'apparente à une version discrète de l'intégration par parties. ⊤Le theˊoreˋme d’Abel Soitn=0∑+∞anune seˊrie numeˊrique (ou complexe) de terme geˊneˊralandont la suite des sommes partielles est borneˊe. C’est-aˋ-dire : ∀n∈N,∃M∈R,∣∣k=0∑nak∣∣⩽M Soit(αn)n∈Nune suite de nombres reˊels deˊcroissante et de limite nulle. Dans ce cas la seˊrien=0∑+∞αnanest une seˊrie numeˊrique de nature convergente. ■■■La transformation d’Abel (Niels Abel 1802 - 1829 On pose, ∀n∈N, Sn=k=0∑nuk. De fait, un+1=Sn+1−Sn=k=0∑n+1uk−k=0∑nuk. Dans ce cas, pour p>n>1, on a : αnun+αn+1un+1+⋯+αn+pun+p=αn(Sn−Sn−1)+αn+1(Sn+1−Sn)+⋯+αn+p(Sn+p−Sn+p−1) En développant : αnun+αn+1un+1+⋯+αn+pun+p=αnSn−αnSn−1+αn+1Sn+1−αn+1Sn+⋯+αn+pSn+p−αn+pSn+p−1 En regroupant selon les termes Sn on obtient : αnun+αn+1un+1+⋯+αn+pun+p=−αnSn−1+αnSn−αn+1Sn+αn+1Sn+1+⋯+αn+pSn+p−αn+pSn+p−1 Ce qui nous donne : αnun+αn+1un+1+⋯+αn+pun+p=−αnSn−1+(αn−αn+1Sn)+(αn+1−αn+2)Sn+1+⋯+(αn+p−1−αn+p)Sn+p−1+αn+pSn+p Comme exemples, citons les trois séries n=0∑+∞αneinα, n=0∑+∞αncos(nα) et n=0∑+∞αnsin(nα), avec α∈R, qui sont convergentes si (αn)n∈N est une suite de nombres réels décroissante et de limite nulle. Le nombre i vérifie i2=−1 et la terme einα n'est pas nul. ■■■■La technique de l’eˊclatement Cette technique consiste à deˊcomposer le terme général d'une série en une somme de suites (bien souvent à l'aide de développements limités) et à étudier la nature des séries ayant ces suites pour termes généraux. Cette méthodes à ses limites. En effet, on ne pourra affirmer que la série initiale est de nature convergente que si toutes les séries issues de l'éclatement sont de nature convergente. On utilise cette technique de l'éclatement dans le cas des séries alternées qui ne vérifient pas les hypothèses du théorème spécial des séries alternées.
Question 1
Quelques exemples pour travailler les bons reflexes.
Soit n un nombre entier naturel non nul. Étudier la nature de la série numérique S=n=1∑+∞n(−1)n.
Correction
On applique le théorème spécial des séries alternées. A cet usage, on pose un=n(−1)n, ce qui implique ∣un∣=n1. Comme n est un nombre entier naturel non nul, on constate que (∣un∣)n∈N est une suite décroissante et que l'on a : n⟶+∞lim∣un∣=n⟶+∞limn1=0 De fait la série S=n=1∑+∞n(−1)n satisfait bien aux hypothèses du théorème spécial des séries alternées. En conclusion, la S=n=1∑+∞n(−1)n est de nature convergente.
Question 2
Soit n un nombre entier naturel non nul supérieur ou égal à 2. Étudier la nature de la série numérique S=n=1∑+∞n+(−1)n(−1)n.
Correction
Soit n un nombre entier naturel non nul supérieur ou égal à 2. De fait, la série S est bien alternée. On pose un=n+(−1)n(−1)n et comme n⩾2, on a ∣un∣=n+(−1)n1. On constate alors que : n⟶+∞lim∣un∣=n⟶+∞limn+(−1)n1=n⟶+∞limn1=0 Il nous faut maintenant étudier monotonie décroissante de la suite (∣un∣)n∈N∩n⩾2. Pour ce faire étudions la signe de la quantité numérique ∣un+1∣−∣un∣. On a : ∣un+1∣−∣un∣=n+1+(−1)n+11−n+(−1)n1 Soit : ∣un+1∣−∣un∣=(n+1+(−1)n+1)(n+(−1)n)n+(−1)n−(n+1+(−1)n+1)(n+(−1)n)n+1+(−1)n+1 Soit encore : ∣un+1∣−∣un∣=(n+1+(−1)n+1)(n+(−1)n)n+(−1)n−(n+1+(−1)n+1) D'où : ∣un+1∣−∣un∣=(n+1+(−1)n+1)(n+(−1)n)n+(−1)n−n+1−(−1)n+1 Donc : ∣un+1∣−∣un∣=(n+1+(−1)n+1)(n+(−1)n)n+(−1)n−n+1+(−1)n Ainsi : ∣un+1∣−∣un∣=(n+1+(−1)n+1)(n+(−1)n)n−n+1+2(−1)n Cependant, à l'aide de l'expression conjuguée, on peut écrire que : n−n+1=n−n+1×1=n−n+1×n+n+1n+n+1=n+n+1n2−n+12=n+n+1n−(n+1) Soit : n−n+1=n+n+1n−n−1=n+n+1−1 On obtient alors : ∣un+1∣−∣un∣=(n+1+(−1)n+1)(n+(−1)n)n+n+1−1+2(−1)n On constate que le dénominateur (n+1+(−1)n+1)(n+(−1)n) est toujours positif car n est un nombre entier naturel non nul supérieur ou égal à 2. Puis, au numérateur, le terme n+n+1−1 est négatif mais, en valeur absolue, inférieur à ∣2(−1)n∣=2. Ainsi le terme ∣un+1∣−∣un∣ est du même signe que (−1)n. On constate alors que la suite (∣un∣)n∈N∩n⩾2 n'est pas monotone et elle n'est pas strictement décroissante. La série S=n=1∑+∞n+(−1)n(−1)n ne satisfait donc pas aux hypothèses du théorème spécial des séries alternées. Il n'est pas possible de conclure à sa convergence. Essayons alors un développement asymptotique lorsque n⟶+∞ du terme un=n+(−1)n(−1)n. On a alors : un=n+(−1)n(−1)n=n(1+n(−1)n)(−1)n=n(−1)n(1+n(−1)n)−1 Donc, au premier ordre en n1, on obtient : unn⟶+∞=n(−1)n(1−n(−1)n+o(n1)) D'où l'équivalence : unn⟶+∞∼n(−1)n−(n(−1)n)2 Ce qui nous donne : unn⟶+∞∼n(−1)n−n1 La série de terme général n(−1)n est convergente (d'après ce qui précède) mais la série de terme général n1 est la série harmonique qui elle est divergente. En conclusion, nous pouvons affirmer que la série numérique alternée S=n=1∑+∞n+(−1)n(−1)n est de nature divergente.