Seˊries aˋ termes positifs ■Techniques de comparaison Soit (an)n∈N une suite de nombres réels positifs. La propriété fondamentale qui permet d'étudier la série n=0∑∞an est la croissance de la suite des sommes partielles, notée (sn)n∈N. ⊤Theˊoreˋme :Une seˊrie aˋ terme positifs est convergente si la suite de ses sommes partielles est borneˊe. Pour invoquer l'usage de ce théorème, il faut impérativement que les termes de la série étudiée soient positifs. L'exemple de n=0∑∞(−1)n illustre cette nécessité. En effet cette série est bornée par 1 et −1, ainsi que ses sommes partielles, mais elle ne converge pas. Soient (an)n∈N et (bn)n∈N deux suites de nombres réels positifs telles que, ∀n∈N, an⩽bn. Dans ces conditions : - Si la série de terme général an diverge alors la série de terme général bn diverge également. - Si la série de terme général bn converge alors la série de terme général an converge également. Ces résultats sont également vérifiées si la convergence se réalise à partir d'un certain rang. ■■Seˊries de termes geˊneˊraux eˊquivalents ⊤Theˊoreˋme :Si les suites de nombres reˊels(an)n∈Net(bn)n∈Nsont eˊquivalentes alors les deux seˊriesn=0∑∞anetn=0∑∞bnsont de meˆme nature. Ce qui est important dans ce théorème c'est que les termes soient toujours de même signe. ⊤Theˊoreˋme :Si les deux suites de nombres reˊels(an)n∈Net(bn)n∈Nsont telles quean=o(bn)et si la seˊrien=0∑∞bnest de nature convergente, alors la seˊrien=0∑∞anest elle aussi de nature convergente. ■■■Comparaison avec une seˊrie de Riemann ▶Le criteˋnenαan On a ale théorème suivant : ⊤Theˊoreˋme :On consideˋre la seˊrie aˋ terme positifsn=0∑∞an. On suppose qu’il existe un nombre reˊelαtel quen⟶+∞limnαan=ℓ∈R. Dans ce cas : - Siα>1alors la seˊrien=0∑∞anest de nature convergente. - Siα⩽1alors la seˊrien=0∑∞anest de nature divergente. ■■■■Les seˊries de Bertrand Une série de Bertrand (Joseph Bertrand, 1822 - 1900) est une série dont le terme général est de la forme nα(ln(n))β1, avec n⩾2 et les nombres α et β sont deux réels. Dans ces conditions : - si α=1 et si β>1 alors cette série converge. - si α>1 alors cette série converge. - dans tous les autres cas cette série diverge. Les séries de Bertrand sont, très souvent, des séries de références. On détermine la nature d'une série en montrant qu'elle est équivalente, majorée ou minorée par une série de Bertrand. ■■■■■Reˋgles classiques ▶Comparaison avec une seˊrie geˊomeˊtrique Soient les deux suites de nombres réels strictement positifs (an)n∈N et (bn)n∈N. On suppose que, à partir d'un certain rang n, on a l'inégalité anan+1⩽bnbn+1. Dans ce cas : - si la série n=0∑∞bn converge alors la série n=0∑∞an converge également. - si la série n=0∑∞an diverge alors la série n=0∑∞bn converge également. On a également la proposition suivante : Soitn=0∑∞anune seˊrie aˋ terme positifs et k∈[0;1[.On suppose que, anan+1⩽k.Dans ce cas la seˊrie converge. ▶Reˋgle de d’Alembert Soit n=0∑∞an une série dont les termes an sont tous des nombres réels strictement positifs. On suppose que n⟶+∞limanan+1=ℓ∈R+ - Si 0⩽ℓ<1 alors la série n=0∑∞an est convergente. - Si ℓ>1 alors la série n=0∑∞an est divergente. - Si ℓ=1 alors on ne peut pas conclure. ▶Reˋgle de Raabe & Duhamel Soit (an)n∈N⋆ une suite dont les termes an sont tous des nombres réels strictement positifs. On suppose qu'il existe λ∈R tel que anan+1=1−nλ+vn Dans cette relation, le terme vnest le terme général d'une série absolument convergente. Si λ>1 alors la série n=0∑∞an est convergente. Dans les autre cas, la série série n=0∑∞an est divergente. ▶Reˋgle de Cauchy Soit n=0∑∞an une série dont les termes an sont tous des nombres réels positifs. On suppose que n⟶+∞limnan=ℓ∈R+ - Si 0⩽ℓ<1 alors la série n=0∑∞an est convergente. - Si ℓ>1 alors la série n=0∑∞an est divergente. - Si ℓ=1 alors on ne peut pas conclure.
Question 1
Des premiers exemples pour s'entrainer.
Soit n un nombre entier naturel. Déterminer la nature de la série numérique S=n=0∑+∞n2+ππ1.
Correction
Soit n un nombre entier naturel. On a : ∀n∈N⋆,n2+ππ>n2⟺n2+ππ1<n21 Or, la série n=1∑+∞n21 est une série de Riemann convergente. De fait, par comparaison la série n=0∑+∞n2+ππ1 est également convergente. En conclusion, la série numérique S=n=0∑+∞n2+ππ1 est de nature convergente.
Question 2
Soit n un nombre entier naturel. Soit p un nombre entier naturel. Déterminer la nature de la série numérique S=n=0∑+∞n!np.
Correction
On va appliquer la règle de d'Alembert. Posons à cet usage : an=n!np. On a alors : anan+1=n!np(n+1)!(n+1)p=n!np(n+1)n!(n+1)p=1npn+1(n+1)p=n+1(n+1)p×np1 Soit : anan+1=np(n+1)p×n+11=(nn+1)p×n+11=(nn+n1)p×n+11=(1+n1)p×n+11 Par passage à la limite lorsque n⟶+∞ on obtient : n⟶+∞limanan+1=n⟶+∞lim((1+n1)p×n+11)=n⟶+∞lim(1+n1)p×n⟶+∞limn+11=1×n⟶+∞limn1=n⟶+∞limn1 On obtient alors : n⟶+∞limanan+1=0+ En vertu de la règle de d'Alembert, on peut affirmer que la série numérique S=n=0∑+∞n!np est de nature convergente.
Question 3
Soit n un nombre entier naturel. Soit a un nombre réel. Déterminer la nature de la série numérique S=n=0∑+∞(n+an)n2.
Correction
Nous allons faire usage du critère de Cauchy. A cet usage, posons an=(n+an)n2. De fait, on a : nan=n(n+an)n2=n(n+an)n×n=n((n+an)n)n=(n+an)n On a alors : nan=⎝⎛nn+a1⎠⎞n=(nn+a)−n=(nn+na)−n=(1+na)−n Nous allons faire usage du logarithme népérien pour faire descendre la puissance −n en produit. C'est pourquoi nous allons écrire que : nan=e−ln((1+na)−n)=e−nln(1+na) Par passage à la limite lorsque n⟶+∞ on obtient : n⟶+∞limnan=n⟶+∞lime−nln(1+na)=n⟶+∞lime−n(na+o(n1))=n⟶+∞lime−a+o(1) Ce qui nous donne donc : n⟶+∞limnan=e−a=ea1 En vertu de l'application du critère de Cauchy, on en déduit que : - Si a>0 alors la série numérique S=n=0∑+∞(n+an)n2 est de nature convergente. - Si a<0 alors la série numérique S=n=0∑+∞(n+an)n2 est de nature divergente. - Si a=0 alors la série numérique S=n=0∑+∞(n+an)n2 devient S=n=0∑+∞(n+0n)n2=n=0∑+∞(1)n2=n=0∑+∞1 et de fait S est de nature divergente.
Question 4
Soit n un nombre entier naturel non nul. Soit k un nombre entier naturel non nul. Déterminer la nature de la série numérique S=n=1∑+∞(n!k=1∏nsin(k1)).
Correction
On va appliquer la règle de Raabe & Duhamel. Posons à cet usage : an=n!k=1∏nsin(k1). On a alors : anan+1=n!k=1∏nsin(k1)(n+1)!k=1∏n+1sin(k1)=n!k=1∏nsin(k1)n+1n!sin(n+11)k=1∏nsin(k1) En simplifiant, on obtient : anan+1=n+1sin(n+11) Par passage à la limite lorsque n⟶+∞ on obtient : anan+1n⟶+∞=n+1(n+11+6n+131+o(6n+131)) Soit : anan+1n⟶+∞=n+1n+1+6n+13n+1+o(n+13n+1) Soit encore : anan+1n⟶+∞=1+6n+121+o(n+121) Donc : anan+1n⟶+∞=1+6(n+1)1+o(n+11) Ce qui nous donne également : anan+1n⟶+∞=1+6n1+o(n1) Que nous allons écrire comme : anan+1n⟶+∞=1−n−61+o(n1) On constate que le coefficient −61 est négatif. Ceci nous permet de conclure que la série S=n=1∑+∞(n!k=1∏nsin(k1)) est de nature divergente.