En Physique, et tout particulièrement en Electronique, Electrocinétique et Electricité, le nombre complexe i est noté j, et donc j2=−1. Ceci afin de ne pas confondre le nombre complexe i avec l'intensité du courant électrique (qui s'exprime en Ampère). Alors qu'en Mathématique, la notation j est associée à l'une des trois racines cubique de l'unité : j=2−1+i3=ei32π. Les nombres complexes sont également très utilisé en Electromagnétisme, en Mécanique classique, en Mécanique des Fluides, en Relativité et également en Mécanique Quantique. La Physique Théorique apprécie les propriétés calculatoires des nombres complexes.
Question 1
Voici deux exercices qui mettent ceci en exemples. La Physique est une science calculatoire, donc ne soyez pas étonnés de développements relativement long, mais pas nécessairement compliqués !
Un filtre est un dispositif mécanique ou électrique, qui permet de diminuer l'amplitude des signaux sinusoïdaux qui se présentent à son entrée lorsque leur fréquence f (ou pulsation ω à un facteur 2π près) n'appartient pas un intervalle de fréquence préalablement déterminé. L'action d'un filtre est déterminée par sa fonctiondetransfert, qui est usuellement notée H. Cette fonctiondetransfert est un nombre complexe qui dépend de la pulsation ω du signal d'entrée. La pulsation ω est un nombre réel strictement positif et même strictement plus grand que 1. Par exemple, pour un filtre électronique passebande(dusecondordre) la fonction de transfert peut-être donnée par l'expression suivante : H(ω)=1+jQ(ω−ω1)1 Avec j2=−1 et Q est un nombre réel strixtement positif qui s'appelle le facteur de qualité. Déterminer le module et l'argument de cette fonction de transfert.
Correction
Soient Z et z deux nombres complexes. On rappelle que, si Z=z1, alors ∣Z∣=∣∣z1∣∣=∣z∣1 et que arg(Z)=−arg(z). Ainsi, notons : H(ω)=h1 avec h=1+jQ(ω−ω1) Donc, on va avoir ∣H(ω)∣=∣h∣1 et arg(H(ω))=−arg(h). On a alors : ∣h∣=12+(Q(ω−ω1))2=1+Q2(ω−ω1)2 On peut alors écrire que : h=1+jQ(ω−ω1)=∣h∣⎝⎛∣h∣1+j∣h∣Q(ω−ω1)⎠⎞ Puis, on a donc : ⎩⎨⎧cos(arg(h))sin(arg(h))==∣h∣1∣h∣Q(ω−ω1)⟹tan(arg(h))=cos(arg(h))sin(arg(h))=∣h∣1∣h∣Q(ω−ω1)=Q(ω−ω1) On en déduit alors que : arg(h)=arctan(Q(ω−ω1)) On peut alors écrire que : ∙∣H(ω)∣=∣h∣1=1+Q2(ω−ω1)21 ∙∙arg(H(ω))=−arg(h)=−arctan(Q(ω−ω1)) Finalement, on peut écrire que : H(ω)=1+Q2(ω−ω1)21e−jarctan(Q(ω−ω1))
Question 2
En Mécanique, l'étude d'une masse m soumise à des oscillations amorties, par une force de frottement visqueuse, et excitée périodiquement par une force cosinusïdale de pulsation ω est en en fait soumise à trois forces : ∙ une force de rappel vers sa position d'équilibre, notée −kx ou k>0 est le coefficient réel de raideur et x le vecteur déplacement de la masse m ; ∙∙ une force de frottement de type visqueuse, notée −kv=dtdx ou f>0 est le coefficient réel de frottement et v le vecteur vitesse de la masse m ; ∙∙∙ une force d'excitation cosinusoïdale, notée Fcos(ωt)∣x∣x=Fcos(ωt)xx ou F>0 est l'amplitude de la force excitatrice. Le déplacement horizontal x de la masse dépend du temps t, c'est pourquoi on note x=x(t)=∣x(t)∣. La modélisation mathématique de ce système mécanique se traduit par l'équation différentielle du second ordre suivante : mdt2d2x(t)+fdtdx(t)+kx(t)=Fcos(ωt) Dans cette équation différentielle, le terme dt2d2x(t) est la dérivée seconde par rapport au temps t du déplacement x(t), et le terme dtdx(t) est la dérivée seconde par rapport au temps t du déplacement x(t). La forme mathématique de la solution est x(t)=Acos(ωt+φ) ou φ est un nombre réel appelé déphasage. A cette forme de solution, on va pouvoir associer le nombre complexe zx tel que : zx=Aei(ωt+φ)⟹x(t)=ℜeˊ(zx)avec:i2=−1 On pose alors : zx=Axeiωtavec:Ax=Aeiφ Le terme Ax s'appelle l'amplitude complexe. De plus, on note : zF=Feiωt⟹Fcos(ωt)=ℜeˊ(zF) Ainsi, on obtient l'équation différentielle suivante : mdt2d2zx+fdtdzx+kzx=zF A l'aide des nombres complexes, déterminer la solution réelle x(t) de l'équation différentielle proposée initialement. Pour cela, on supposera que k−mω2>0 et que fω>0.
Correction
On a : zx=Axeiωt⟹dtdzx=iωAxeiωt⟹dt2d2zx=(iω)2Axeiωt=−ω2Axeiωt L'équation différentielle faisant intervenir zx et zF devient alors : −mω2Axeiωt+fiωAxeiωt+kAxeiωt=Feiωt En simplifiant par le terme eiωt, on obtient : −mω2Ax+fiωAx+kAx=F En factorisant par Ax, on trouve que : (−mω2+fiω+k)Ax=F Soit : Ax=k−mω2+ifωF⟺Aeiφ=k−mω2+ifωF Comme F>0, on a ∣F∣=F et arg(F)=0. D'où : ⎩⎨⎧Aφ==∣k−mω2+ifω∣F−arg(k−mω2+ifω)⟺⎩⎨⎧Aφ==(k−mω2)2+(fω)2F−arg(k−mω2+ifω) Posons ϕ=arg(k−mω2+ifω), et déterminons son expression. Comme k−mω2>0 et que fω>0, on en déduit que : tan(ϕ)=k−mω2fω⟹ϕ=arctan(k−mω2fω) Et de fait, on a : φ=−arctan(k−mω2fω) Ceci nous permet d'obtenir : ⎩⎨⎧Aφ==f2ω2+(k−mω2)2F−arctan(k−mω2fω)⟹zx=f2ω2+(k−mω2)2Fei(ωt−arctan(k−mω2fω)) Comme x(t)=ℜeˊ(zx), on en déduit finalement que : f2ω2+(k−mω2)2Fcos(ωt−arctan(k−mω2fω))