D'autres équations pour s'amuser davantage - Exercice 1
40 min
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Certaines équations polynomiales à coefficients complexes sont plus exigeantes dans l'analyse et la dextérité.
Résoudre, dans C, les équations qui vous sont proposées ci-après.
Question 1
Soit θ un nombre réel vérifiant 0⩽θ⩽π. Résoudre l'équation z2+2(1−cos(θ))z+2(1−cos(θ))=0. Vous préciserez les modules et les arguments des deux solutions trouvées.
Correction
Soit Δ le discriminant associé à cette équation. On a : Δ=(2(1−cos(θ)))2−4×1×2(1−cos(θ))=4(1−cos(θ))×(1−cos(θ)−2)=4(1−cos(θ))×(−cos(θ)−1) Soit : Δ=−4(1−cos(θ))×(1+cos(θ))=−4(12−cos2(θ))=−4(1−cos2(θ))=−4sin2(θ)=i2×22×sin2(θ) Ce qui nous permet d'écrire que : Δ=(±1)2×i2×22×sin2(θ)=(±2isin(θ))2 Ainsi, les deux racines carrées, notées δ, du discriminant complexe Δ, sont : δ=2isin(θ)ouδ=−2isin(θ) Choisissons arbitrairement (car cela n'a strictement aucune incidence puisque les deux valeurs complexes obtenues précédemment pour δ sont opposées l'une de l'autre) δ=2isin(θ). Donc cette équation admet deux solutions complexes distinctes. Soient z1 et z2 les deux solutions complexes de l'équation proposée. Ces deux solutions s'écrivent alors : ⎩⎨⎧z1z2==2−2(1−cos(θ))+δ2−2(1−cos(θ))−δ⟺⎩⎨⎧z1z2==2−2(1−cos(θ))+2isin(θ)2−2(1−cos(θ))−2isin(θ) En simplifiant par 2=0, on obtient : ⎩⎨⎧z1z2==−(1−cos(θ))+isin(θ)−(1−cos(θ))−isin(θ) Or, pour tout nombre réel x, on sait que sin2(x)=21−cos(2x) ce qui implique que 1−cos(2x)=2sin2(x). Donc, on en déduit que 1−cos(θ)=2sin2(2θ). Ainsi, on a : ⎩⎨⎧z1z2==−2sin2(2θ)+isin(θ)−2sin2(2θ)−isin(θ) Cependant, on a également : sin(θ)=sin(2×2θ)=2sin(2θ)cos(2θ) Donc : ⎩⎨⎧z1z2==−2sin2(2θ)+2isin(2θ)cos(2θ)−2sin2(2θ)−2isin(2θ)cos(2θ) En factorisant par le terme 2sin(2θ), on trouve alors : ⎩⎨⎧z1z2==2sin(2θ)(−sin(2θ)+icos(2θ))2sin(2θ)(−sin(2θ)−icos(2θ)) De plus, on a −sin(2θ)=cos(2θ+2π). Donc : ⎩⎨⎧z1z2==2sin(2θ)(cos(2θ+2π)+icos(2θ))2sin(2θ)(cos(2θ+2π)−icos(2θ)) Puis, de la même manière identique, on sait que cos(2θ)=sin(2θ+2π). Ainsi, on trouve que : ⎩⎨⎧z1z2==2sin(2θ)(cos(2θ+2π)+isin(2θ+2π))2sin(2θ)(cos(2θ+2π)−isin(2θ+2π)) Comme la fonction sinus est impaire, on a : −isin(2θ+2π)=isin(−2θ−2π) Et la fonction cosinus est paire, ce qui nous permet d'écrire que : cos(2θ+2π)=cos(−2θ−2π) on a alors : ⎩⎨⎧z1z2==2sin(2θ)(cos(2θ+2π)+isin(2θ+2π))2sin(2θ)(cos(−2θ−2π)+isin(−2θ−2π)) Finalement, avec l'usage de l'écriture en exponentielle complexe, les deux solutions complexes, de l'équation préposée initialement, sont : z1=2sin(2θ)ei(2θ+2π)etz2=2sin(2θ)e−i(2θ+2π) On peut donc conclure que : ∣z1∣=∣z2∣=2sin(2θ) Et aussi que : arg(z1)=−arg(z2)=2θ+2π
Question 2
Soit k et θ deux nombres réels. Résoudre l'équation z2−2(kcos(θ)+isin(θ))z+k2−1=0. Vous préciserez les modules et les arguments des deux solutions trouvées.
Correction
Soit Δ le discriminant associé à cette équation. On a : Δ=(−2(kcos(θ)+isin(θ)))2−4×1×(k2−1)=4(kcos(θ)+isin(θ))2−4(k2−1) Soit : Δ=4(k2cos2(θ)+2ikcos(θ)sin(θ)−sin2(θ)−k2+1)=4(k2(cos2(θ)−1)+2ikcos(θ)sin(θ)−sin2(θ)+1) Ce qui nous permet d'écrire que : Δ=4(k2(−sin2(θ))+2ikcos(θ)sin(θ)+cos2(θ))=4(k2(i2sin2(θ))+2ikcos(θ)sin(θ)+cos2(θ)) Ce qui peut encore s'écrire comme : Δ=4((iksin(θ))2+2iksin(θ)cos(θ)+(cos(θ))2) On reconnait la présence d'une identité remarquable, et on a : Δ=4((iksin(θ)+cos(θ))2)=22((iksin(θ)+cos(θ))2)=(2(iksin(θ)+cos(θ)))2 Mais comme (±1)2=1 on en déduit que : Δ=(±2(iksin(θ)+cos(θ)))2 Ainsi, les deux racines carrées, notées δ, du discriminant complexe Δ, sont : δ=2(cos(θ)+iksin(θ))ouδ=−2(cos(θ)+iksin(θ)) Choisissons arbitrairement (car cela n'a strictement aucune incidence puisque les deux valeurs complexes obtenues précédemment pour δ sont opposées l'une de l'autre) δ=2(cos(θ)+iksin(θ)). Donc cette équation admet deux solutions complexes distinctes. Soient z1 et z2 les deux solutions complexes de l'équation proposée. Ces deux solutions s'écrivent alors : ⎩⎨⎧z1z2==2−(−2(kcos(θ)+isin(θ)))+δ2−(−2(kcos(θ)+isin(θ)))−δ⟺⎩⎨⎧z1z2==22(kcos(θ)+isin(θ))+2(cos(θ)+iksin(θ))22(kcos(θ)+isin(θ))−2(cos(θ)+iksin(θ)) En simplifiant par 2=0, on obtient : ⎩⎨⎧z1z2==kcos(θ)+isin(θ)+(cos(θ)+iksin(θ))kcos(θ)+isin(θ)−(cos(θ)+iksin(θ)) Soit encore : ⎩⎨⎧z1z2==kcos(θ)+isin(θ)+cos(θ)+iksin(θ)kcos(θ)+isin(θ)−cos(θ)−iksin(θ) Donc : ⎩⎨⎧z1z2==(k+1)cos(θ)+(k+1)isin(θ)(k−1)cos(θ)−(k−1)isin(θ) En factorisant : ⎩⎨⎧z1z2==(k+1)(cos(θ)+isin(θ))(k−1)(cos(θ)−isin(θ)) Comme la fonction sinus est impaire, on a : −isin(θ)=isin(−θ) Et la fonction cosinus est paire, ce qui nous permet d'écrire que : cos(θ)=cos(−θ) on a alors : ⎩⎨⎧z1z2==(k+1)(cos(θ)+isin(θ))(k−1)(cos(−θ)+isin(−θ)) Finalement, avec l'usage de l'écriture en exponentielle complexe, les deux solutions complexes, de l'équation préposée initialement, sont : z1=(k+1)eiθetz2=(k−1)e−iθ En se souvenant que le module d'un nombre complexe est nécssairement positif ou nul, on a alors l'analyse suivante : ∙ si k>1 alors : ∣z1∣=k+1et∣z2∣=k−1 Et : arg(z1)=θetarg(z2)=−θ ∙∙ si k=1 alors : ∣z1∣=2et∣z2∣=0 Et : arg(z1)=θetarg(z2)∈R ∙∙∙ si −1<k<1 alors : Dans ce cas, on a : ⎩⎨⎧z1z2==(k+1)(cos(θ)+isin(θ))(k−1)(cos(−θ)+isin(−θ))⟺⎩⎨⎧z1z2==(k+1)(cos(θ)+isin(θ))−(1−k)(cos(−θ)+isin(−θ)) Ce qui nous sonne encore : ⎩⎨⎧z1z2==(k+1)(cos(θ)+isin(θ))(1−k)(−cos(−θ)−isin(−θ))⟺⎩⎨⎧z1z2==(k+1)(cos(θ)+isin(θ))(1−k)(−cos(θ)+isin(θ)) En se souvenant que −cos(θ)=cos(π−θ) et que sin(θ)=sin(π−θ), on en déduit que : ⎩⎨⎧z1z2==(k+1)(cos(θ)+isin(θ))(1−k)(cosπ−θ)+isin(π−θ))⟺⎩⎨⎧z1z2==(k+1)eiθ(1−k)ei(π−θ) Donc : ∣z1∣=k+1et∣z2∣=1−k Et : arg(z1)=θetarg(z2)=π−θ ∙∙∙∙ si k=−1 alors : ∣z1∣=0et∣z2∣=2 Et : arg(z1)∈Retarg(z2)=π−θ ∙∙∙∙∙ si −1<k alors : ⎩⎨⎧z1z2==(k+1)(cos(θ)+isin(θ))(k−1)(cos(−θ)+isin(−θ))⟺⎩⎨⎧z1z2==−(−k−1)(cos(θ)+isin(θ))−(1−k)(cos(−θ)+isin(−θ)) Soit : ⎩⎨⎧z1z2==(−k−1)(−cos(θ)−isin(θ))(1−k)(−cos(−θ)−isin(−θ))⟺⎩⎨⎧z1z2==(−k−1)(−cos(θ)−isin(θ))(1−k)(−cos(θ)+isin(θ)) En se souvenant que −cos(θ)=cos(π−θ) et que sin(θ)=sin(π−θ), on en déduit que : ⎩⎨⎧z1z2==(−k−1)(−cos(θ)−isin(θ))(1−k)(cos(π−θ)+isin(π−θ)) Puis, en se souvenant que −cos(θ)=cos(π+θ) et que −sin(θ)=sin(π+θ), on en déduit que : ⎩⎨⎧z1z2==(−k−1)(cos(π+θ)+isin(π+θ))(1−k)(cos(π−θ)+isin(π−θ))⟺⎩⎨⎧z1z2==−(k+1)ei(π+θ)(1−k)ei(π−θ) ∣z1∣=−(k+1)et∣z2∣=1−k Et : arg(z1)=π+θetarg(z2)=π−θ
Question 3
z4+3(1−2i)z2+2(16−63i)=0
Correction
Posons Z=z2, ce qui implique que Z2=z4. Ainsi l'équation devient : Z2+3(1−2i)Z+2(16−63i)=0 Le discriminant associé est : Δ=(3(1−2i))2−4×1×2(16−63i)=9−36i−36−8(16−63i)=−27−36i−128+504i=−155+468i=0 Soit δ les racines carrées complexes de Δ. On pose alors δ=x+iy, avec x et y deux nombres réels. On a alors : Δ=δ2⟺−155+468i=(x+iy)2⟺−155+468i=x2−y2+i2xy⟺{−155468==x2−y22xy Soit : {−155234==x2−y2xy De plus, on a ∣Δ∣=∣δ2∣=∣δ∣2. Ainsi : (−155)2+4682=x2+y2⟺493=x2+y2 Donc on a les trois équations suivantes : ⎩⎨⎧493−155234===x2+y2x2−y2xy La somme, membres à membres, des deux premières équations nous donne : 493−155=2x2⟺169=x2⟺x=±13 La différence, membres à membres, des deux premières équations nous donne : 493−(−155)=2y2⟺324=y2⟺y=±18 Enfin, la troisième équation, à savoir xy=234, implique que les deux nombres réels x et y sont de mêmes signes. Ainsi : δ=13+18iouδ=−13−18i Comme ces deux valeurs complexes de δ sont opposées l'une de l'autre, le choix n'a donc pas d'importance. Choisissons donc arbitrairement la valeur δ=13+18i. Donc cette équation admet deux solutions complexes distinctes. Soient Z1 et Z2 les deux solutions complexes de l'équation proposée en Z. Ces deux solutions s'écrivent alors : ⎩⎨⎧Z1Z2==2−3(1−2i)+δ2−3(1−2i)−δ⟺⎩⎨⎧Z1Z2==2−3+6i+13+18i2−3+6i−13−18i⟺⎩⎨⎧Z1Z2==210+24i2−16−12i On a alors : ⎩⎨⎧Z1Z2==5+12i−8−6i Soit x1, x2, y1 et y2 quatre nombres réels. Soient z1=x1+iy1 et z2=x2+iy2 les racines carrées complexes respectivement des deux nombres Z1 et Z2 trouvés ci-avant. On a alors les deux systèmes suivants : ⎩⎨⎧1356===x12+y12x12−y12x1y1et⎩⎨⎧10−8−3===x22+y22x22−y22x2y2 Pour chacun des deux systèmes, les sommes des deux premières équations nous donnent : {13+510−8==2x122x22⟺{182==2x122x22⟺{91==x12x22 Ainsi : {x1x2==±3±1 Pour chacun des deux mêmes systèmes précédents, les soustractions des deux premières équations nous donnent : {13−510−(−8)==2y122y22⟺{818==2y122y22⟺{49==y12y22 Ainsi : {y1y2==±2±3 Puis, les deux relations x1y1=6 et x2y2=−3 nous apprennent que les deux nombres x1 et y1 sont de même signe, alors que x2 et y2 sont de signes opposés. On a alors : z1=3+2iouz1=−3−2i et : z2=1−3iouz2=−1+3i
Finalement, les solutions recherchées pour l'équation initiale sont : z=3+2iouz=−3−2iouz=1−3iouz=−1+3i