On constate que, pour tout nombre entier
n (non nul), le terme
un est strictement positif.
Donc, nous allons pouvoir introduire le logarithme népérien de
un afin d'éliminer la puissance en
n1. On a alors :
ln(un)=ln((nnn!)n1)=n1ln(nnn!)=n1ln(n×n×⋯×n×nn×(n−1)×⋯×2×1) Comme
n un nombre entier naturel non nul on a donc :
ln(un)=n1ln(n×⋯×n×n(n−1)×⋯×2×1)=n1ln(nn−1×⋯×n2×n1) En faisant usage des propriétés algébriques du logarithme on a :
ln(un)=n1(ln(nn−1)+⋯+ln(n2)+ln(n1))=n1k=1∑n−1ln(nk) Ceci peut également s'écrire sous la forme :
ln(un)=n1k=1∑n−1ln(0+kn1−0) Ceci à la forme d'une somme de
Riemann mais cette somme n'est pas égale à l'intégrale de
x⟶ln(x) entre
0 et
1. En effet la fonction
x⟶ln(x) n'est pas définie en
0, qui aurait été la borne inférieure. C'est pourquoi nous allons procéder à une autre technique : l'encadrement.
Pour
2⩽k⩽n−1 on a l'encadrement suivant (qui repose sur l'interprétation géométrique de l'intégrale) :
∫nk−1nkln(x)dx⩽n1ln(nk)⩽∫nknk+1ln(x)dxDonc :
∙k=2⟹∫n1n2ln(x)dx⩽n1ln(n2)⩽∫n2n3ln(x)dx∙k=3⟹∫n2n3ln(x)dx⩽n1ln(n3)⩽∫n3n4ln(x)dx⋮∙k=n−1⟹∫nn−2nn−1ln(x)dx⩽n1ln(nn−1)⩽∫nn−1nnln(x)dxDonc en additionnant, membres à membres, puis en faisant usage de la relation de
Chasles, on a :
∫n1nn−1ln(x)dx⩽n1(ln(n2)+ln(n3)+⋯+ln(nn−1))⩽∫n2nnln(x)dxSoit encore :
∫n1nn−1ln(x)dx⩽n1(ln(n1)+ln(n2)+ln(n3)+⋯+ln(nn−1)−ln(n1))⩽∫n21ln(x)dxDe même :
∫n1nn−1ln(x)dx⩽n1(k=1∑n−1ln(nk)−ln(n1))⩽∫n21ln(x)dxD'où :
∫n1nn−1ln(x)dx⩽n1k=1∑n−1ln(nk)−n1ln(n1)⩽∫n21ln(x)dxEgalement :
∫n1nn−1ln(x)dx⩽ln(un)−n1ln(n1)⩽∫n21ln(x)dxPosons :
mn=∫n1nn−1ln(x)dxetMn=∫n21ln(x)dxCe qui nous permet d'écrire que :
mn⩽ln(un)−n1ln(n1)⩽MnOn a alors :
mn=∫n1nn−1ln(x)dx=[xln(x)−x]n1nn−1=nn−1ln(nn−1)−nn−1−n1ln(n1)+n1Soit encore :
mn=(1−n1)ln(1−n1)−nn−2−n1ln(n1)=(1−n1)ln(1−n1)−(1−n2)−n1ln(n1)Passons maintenant à la limite lorsque
n⟶+∞. Ainsi :
n⟶+∞limmn=n⟶+∞lim((1−n1)ln(1−n1)−(1−n2)−n1ln(n1))Ce qui nous donne :
n⟶+∞limmn=n⟶+∞lim(1−n1)ln(1−n1)−n⟶+∞lim(1−n2)−n⟶+∞limn1ln(n1)Avec les limites (classiques) suivantes :
n⟶+∞lim(1−n1)ln(1−n1)=n⟶+∞limn1ln(n1)=0Et :
n⟶+∞lim(1−n2)=1On obtient alors :
n⟶+∞limmn=−1Puis :
Mn=∫n21ln(x)dx=[xln(x)−x]n21=1ln(1)−1−n2ln(n2)+n2=−1−n2ln(n2)+n2Soit encore :
Passons maintenant à la limite lorsque
n⟶+∞. Ainsi :
n⟶+∞limMn=n⟶+∞lim(−1−n2ln(n2)+n2)=−1−n⟶+∞limn2ln(n2)+n⟶+∞limn2Avec les limites (classiques) suivantes :
n⟶+∞limn2ln(n2)+n⟶+∞limn2=0On obtient alors :
n⟶+∞limMn=−1On constate que
n⟶+∞limmn=n⟶+∞limMn=−1. Donc, en vertu du théorème de l'encadrement, on peut affirmer que :
n⟶+∞lim(ln(un)−n1ln(n1))=−1Ce qui nous permet d'écrire que :
n⟶+∞limln(un)−n⟶+∞limn1ln(n1)=−1Cependant, on sait que
n⟶+∞limn1ln(n1). Donc :
n⟶+∞limln(un)−0=−1⟺n⟶+∞limln(un)=−1En introduisant maintenant l'exponentielle, on a :
en⟶+∞limln(un)=e−1⟺n⟶+∞limeln(un)=e1On trouve alors :
n⟶+∞limun=e1Finalement :
ℓ=e1♣Remarque:Pour calculer la limite
n⟶+∞limn1ln(n1) il suffit de poser
X=n1. Ainsi lorsque
n⟶+∞ on a
X⟶0. De fait :
n⟶+∞limn1ln(n1)=X⟶0limXln(X)Puis, par croissances comparées entre le polynôme du premier degré
X et le terme logarithmique
ln(X) on peut affirmer que :
X⟶0limXln(X)=0Et de fait :
n⟶+∞limn1ln(n1)=0