♣Geˊneˊraliteˊs On désigne par K l'ensemble R ou C. On désigne par V un espace vectoriel sur K. Les ensembles E et F désignent deux sous-espaces vectoriels de V. On pose : E+F={u+v∣(u;v)∈E×F} Evidemment E+F est un sous espace vectoriel de V. ▶Deˊfinitions Le sous espace vectoriel E+F s'appelle la somme des sous-espaces vectoriels E et F. On dit que la somme E+F est directe si E∩F=0V. Dans ce cas et uniquement dans ce cas on note ceci par l'écriture E⊕F. ▶Conseˊquences Les propositions suivantes sont équivalente : 1− la somme E+F est directe ; 2− pour tout x appartenant à la somme E+F, il existe ununiquecouple(u;v)∈E×F tel que x=u+v. ↬ Par exemple si E=(x;00) avec x∈R qui est un sous espace vectoriel de R3 et F=(0;yz) avec (y;y)∈R2 qui est un aussi sous espace vectoriel de R3 alors on a clairement E+F=(x;yz) avec (y;y)∈R3, donc E⊕F=R3. ♣Casdeladimensionfinie ▶Reˊsultatimportant Soient p et q deux nombres entiers naturels non nuls. On suppose que : ∙E est engendré par les p vecteurs u1;⋯;up de V ; ∙F est engendré par les q vecteurs up+1;⋯;up+q de V ; Dans ce cas la somme E+F est engendrée par les vecteurs u1;⋯;up;up+1;⋯;up+q. ▶Theˊoreˋme On supposse que dimV=n⩾2. On suppose également que le sous-espace vectoriel E, de V, est munie d'une base (e1;⋯;ep) et que le sous-espace vectoriel F, de V, est munie d'une base (ep+1;⋯;ep+q). Alors les énoncés suivants sont parfaitement équivalents : 1− les sous-espaces vectoriels E et F sont supplémentaires dans V. 2− la famille (e1;⋯;ep;ep+1;⋯;ep+q) est une base de V. 3− on a {E∩FdimE+dimF==0VdimV ▶Conseˊquence Si l'espace vectoriel V est de dimension finie alors tout sous-espace vectoriel E, de V, possède au moins un supplémentaire. ▶Meˊthode Pour déterminer un supplémentaire F d'un sous-espace vectoriel E d'un espace vectoriel V de dimension finie non nulle, on procède de la manière suivante : ∢Etape1 On cherche une base (e1;⋯;ep) de E. ∢Etape2 On complète la base (e1;⋯;ep) de E par des vecteurs (ep+1;⋯;ep+q) de V de façon à obtenir une base (e1;⋯;ep;ep+1;⋯;ep+q) de V. ∢Etape3:conclusion le sous-espace vectoriel F engendré par ep+1;⋯;ep+q est un supplémentaire de E dans V. ▶Remarque Si E est un sous-espace vectoriel de V différent de aˋV alors il n'y a pas unicité d'un supplémentaire de E dans V. Le sous-espace vectoriel E admet une infinité de supplémentaires. ▶Exempleclassique On considère, dans R2, les droites vectorielles : D1={(x;y)∈R2∣2x−y=0} dont un vecteur directeur est e1=(1;2) ; et D2={(x;y)∈R2∣3x+6y=0} dont un vecteur directeur est e2=(−6;3) Ces deux droites D1 et D2 sont supplémentaires de la droite D3={(x;y)∈R2∣x−y=0} dont un vecteur directeur est e3=(1;1). En effet, les ensembles (e1;e3) et (e2;e3) sont deux bases de R2. Et de fait on a : {D1⊕D3D2⊕D3==R2R2 ▶TheˊoreˋmedeGrassmann Soit V un espace vectoriel sur R. Soient E et F deux sous-espaces vectoriels de dimensions finies dans V. Dans ce cas la somme E+F est de dimension finie et on a : dim(E+F)=dimE+dimF−dim(E∩F) ▶Geˊneˊralisation On dit que les trois sous-espaces vectoriels E1, E2 et E3 de V sont en somme directe si : ⎩⎨⎧E1∩(E2+E3)E2∩(E1+E3)E3∩(E1+E2)===0V0V0V On écrit alors cette somme comme E1⊕E2⊕E3 et on dit que V est la somme directe des trois sous-espaces vectoriels E1, E2 et E3 : V=E1⊕E2⊕E3 Ceci se généralise au cas de i sous-espaces vectoriels. On dit que les k sous-espaces vectoriels E1,E2,⋯,Ek de V sont en somme directe si : ∀i∈(1;⋯;k),Ei∩⎝⎛j=1;j=i∑kEj⎠⎞=0V Et on écrira : V=j=1⨁kEj ▶Retoursurl′exempleclassique On considère, dans R2, les droites vectorielles : D1={(x;y)∈R2∣2x−y=0} dont un vecteur directeur est e1=(1;2) ; et D2={(x;y)∈R2∣3x+6y=0} dont un vecteur directeur est e2=(−6;3) Ces deux droites D1 et D2 sont supplémentaires de la droite D3={(x;y)∈R2∣x−y=0} dont un vecteur directeur est e3=(1;1). En effet, les ensembles (e1;e3) et (e2;e3) sont deux bases de R2. Et de fait on a : {D1⊕D3D2⊕D3==R2R2 Mais on a aussi : ⎩⎨⎧D1⊕D2D1⊕D3D2⊕D3===0R20R20R2 Mais pour autant on a (D1+D2)∩D3=D3=0R2. Il faut toujours prendre le temps de vérifier l'ensemble des conditions !