♣1−Loisdecompositioninterne ▶Deˊfinition Une loi de composition interne, notée ⊞ sur l'ensemble V est une application de V×V dans V : ⊞:V×V(x;y)⟶⟼Vx⊞y Ainsi pour montrer que l'opération ⊞ est une opération interne pour V, il faut montrer que pour tous les éléments x et y de V, on a x⊞y∈V. ♣2−Loisdecompositionexterne ▶Deˊfinition Une loi de composition externe, notée ⋆ entre les ensembles V et K, est une application de K×V dans V : ⋆:K×V(λ;x)⟶⟼Vx⋆y Ainsi pour montrer que l'opération ⋆ est une opération externe entre V et K, il faut montrer que pour tous scalaire λ de K et pour tous les éléments x de V, on a λ⋆x∈V. ♣3−Espacevectoriel ▶Deˊfinition Soit V un ensemble muni − d'une loi de composition interne notée ⊞ : ∀(u;v)∈V2,u⊞v∈V. − d'une loi de composition externe entre V et K, notée ⋆ : ∀(λ;u)∈(K×V),λ⋆u∈V. On dit que V est un espace vectoriel sur K, on dit aussi un K-espace vectoriel (ou K-ev), si les 8 axiomes suivants sont vérifiés. ∙ Axiome (A1) L'opération interne ⊞ est commutative : ∀(u;v)∈V2,u⊞v=v⊞u. ∙ Axiome (A2) L'opération interne ⊞ est assiciative : ∀(u;v;w)∈V3,u⊞(v⊞w)=(u⊞v)⊞w. La valeur commune est notée u⊞v⊞w. ∙ Axiome (A3) Il existe un unique élément de V, notée 0V et appelé élément neutre de V tel que : ∀u∈V,u⊞0V=0V⊞u=u. ∙ Axiome (A4) pour tout élément u de V, il existe un unique élément u′ de V, appelé le symétrique de u suivant l'opération interne \boxplus tel que l'on ait : ∀u∈V,∃!u′∈V,u⊞u′=u′⊞u=0V. ∙ Axiome (A5) : On a : ∀λ∈K,∀(u;v)∈V2,λ⋆(u⊞v)=(λ⋆u)⊞(λ⋆v). ∙ Axiome (A6) : On a : ∀(λ;μ)∈K2,∀u∈V,λ⋆(μ⋆u)=(λμ)⋆u. ∙ Axiome (A7) : On a : ∀(λ;μ)∈K2,∀u∈V,(λ+μ)⋆u=(λ⋆u)⊞(μ⋆u). ∙ Axiome (A8) : On a : ∀u∈V,1⋆u=u. On dit que les éléments de V sont les vecteurs de V. ▶Remarques On adopte en général les notations et terminologies suivantes : ↬ L'opération interne ⊞ est notée + et est appelée l'addition vectorielle. ↬ L'opération externe ⋆ est notée . et est appelée la multiplication scalaire. ↬ Pour tout (u;v)∈V2, le vecteur u+v s'appelle la somme des vecteurs u et v. ↬ Pour tout u∈V, le vecteur symétrique u′ suivant + s'appelle le vecteur opposé de u et se note −u. Ainsi u′=−u. ↬ L'élément neutre 0V s'appelle le vecteur nul. ↬ Pour tout (λ;u)∈K×V, le vecteur λ.u s'appelle le produit de u par λ et se note simplement λu. ↬ On peut alors définir la soustraction vectorielle sur V en posant : u−v=u+(−v). Donc pour montrer qu'un ensemble non vide V est un espace vectoriel sur K, il faut que V est muni d'une opération interne et d'une opération externe satisfaisant aux fuit axiomes A1;⋯;A8. Ceci amène à vérifier dix conditions au total ! Soit V un espace vectoriel sur K. Alors pour tout scalaire λ et pour tou u de V on a : ⎩⎨⎧0.uλ.0V−u===0V0V(−1).u ♣4−Exemplesaˋconnaı^tre ▶Premierexemple L'ensemble R est un espace vectoriel sur R pour les opérations usuelles que sont l'addition et la multiplication. ▶Deuxieˋmeexemple L'ensemble C est un espace vectoriel sur C pour les opérations usuelles que sont l'addition et la multiplication. ▶Troisieˋmeexemple L'ensemble C est un espace vectoriel sur R pour l'addition dans C et la multiplication des nombres complexes par des nombres réels. ▶Quatrieˋmeexemple Soit A un ensemble non vide et V un espace vectoriel sur K. L'ensemble, noté VA, des applications de A vers V est un espace vectoriel sur K pour les opérations suivantes : Pour tout λ∈K et pour toutes les applications f:A⟶V et g:A⟶V, on note f+g et λf les applications définies par : f+g:{Aa⟶⟼V(f+g)(a)=f(a)+g(a) et λf:{Aa⟶⟼V(λf)(a)=λf(a) L'ensemble RR des applications f:R⟶R est souvent rencontré en exercices. ▶Cinquieˋmeexemple L'ensemble des suites d'éléments de V est un espace vectoriel sur R. ▶Sixieˋmeexemple On note par K[x] l'ensemble des fonctions polynomiales f:K⟶K d'une seule variable x et à coefficient dans K, c'est-à-dire l'ensemble des fonctions f définies sur K par f(x)=α0+α1x+⋯+αptp. le nombre d est un entier naturel et les αi∈{1;⋯;p} sont des élements de K. L'ensemble K[x] est un espace vectoriel sur K. ▶Septieˋmeexemple L'ensemble M(n;p)(K) est celui des matrices à n lignes et p colonnes, à coefficients dans K. Cet ensemble, muni de la somme et de la multiplication par un scalaire est un espace vectoriel sur K. ▶Huitieˋmeexemple Soient V1 et V2 deux espaces vectoriels sur K. Le produit cartésien V=V1×V2 est un espace vectoriel sur K pour les opérations suivantes : pour tout λ∈K et pour tous les éléments u=(x1;x2) et u′=(x1′;x2′) de V=V1×V2, on pose u+u′=(x1+x1′;x2+x2′) et λu=(λx1;λx2). ▶Neuvieˋmeexemple Pour n∈N⋆ on peut généraliser l'exemple précédent (le huitième), au cas de n espaces vectoriels V1;⋯;Vn sur K. C'est pourquoi Rn est un espace vectoriel sur K. Les cas les plus utilisés sont le plan habituel n=2 et l'espace habituel n=3. ▶Dixieˋmeexemple De même, l'ensemble Kn est un espace vectoriel sur K. ▶Casparticulier On considère le demi-plan supérieur P=R×R+ muni des opérations ∀λ∈R,∀u=(x1;x2)∈P,∀u′=(x1′;x2′)∈P,{u+u′λu==(x1+x1′;x2+x2′)(λx1;λx2) n′estpasunespacevectoriel sur R, pour les opérations précédentes, car : en choisissant λ=−1 et u=(0;1)∈P alors λu=(0;−1)∈/P. ♣5−Sous−espacesvectoriels ▶Deˊfinition Soit V un espace vectoriel sur K. On dit qu'un ensemble E est un sous-espace vectoriel de V si les quatre conditions suivantes sont satisfaites : C1:E⊂V C2:E=∅ C3:∀(u;v)∈E2,u+v∈E C4:∀(λ;v)∈K×E,λu∈E De façon plus condensée, on a aussi : C1:E⊂V C2:E=∅ C3:∀λ∈K,∀(u;v)∈E2,u+λv∈E ▶Theˊoreˋme Un sous-espace vectoriel d'un K-espace vectoriel V est lui même un K-espace vectoriel pour les mêmes opérations interne et externe sur V. ▶Exemples ∙ Les seuls sous-espaces vectoriel de R2 sont {0}, R2 et les droites qui passent par l'origine. ∙∙ Les seuls sous-espaces vectoriel de R3 sont {0}, R3, les droites qui passent par l'origine et les plans qui contiennent l'origine. ∙∙∙ Pour tout entier naturel n, l'ensemble Kn[x] des fonctions polynomiales de degré inférieur ou égal à n et à coefficients dans K est un sous-espace vectoriel de l'espace vectoriel K[x]. ∙∙∙∙ Si I est un intervalle de R. L'ensemble notée C(I;R) des fonctions réelles et continues sur est un sous espace vectoriel de l'espace vectoriel RI des fonctions réelles définies sur I. ▶Intersectiondesous−espacesvectoriels Theˊoreˋme: Soit V un espace vectoriel sur K. Toute intersection de sous-espaces vectoriels de V est un sous-espace vectoriel de l'espace vectoriel V. Par exemple, les deux plans P et P′ passant par l'origine O de R3 sont deux sous-espaces vectoriels de R3. Leur intersection est également un sous-espace vectoriel de de R3 : il s'agit de ladroite(d) qui passe aussi par l'origine O. ↬ En revanche, en général, la réunion de sous-espaces vectoriels n'est pas un sous-espaces vectoriel. L'addition vectorielle affine est un exemple illustrant ceci.