Soit E=Rn[X] muni de sa structure usuelle de R-espace vectoriel. On considère l'endomorphisme φ tel que : φ:⎩⎨⎧EP⟶⟼Eφ(P) Avec X∈R : φ(P)(X)=(2X+1)P(X)+(1−X2)P′(X) On note par B la base canonique, de E, suivante : B={1;X;X2;X3;⋯Xn;⋯}
Question 1
Soit k∈N. Déterminer l'expression de φ(Xk).
Correction
L'expression de φ(Xk) est : φ(Xk)=(2X+1)Xk+(1−X2)(Xk)′ Soit : φ(Xk)=(2X+1)Xk+k(1−X2)Xk−1 La présence de la puissance k−1 nous oblige à distinguer le cas k=0 et le cas k=0. On a : ∙ Si k=0 Dans ce cas, on a : φ(X0)=φ(1)=(2X+1)1+k(1−X2)(1)′=(2X+1) Ce qui nous donne : φ(X0)=φ(1)=2X+1 ∙∙ Si k⩾1 : Dans ce cas, on a : φ(Xk)=(2X+1)Xk+k(1−X2)Xk−1 Ce qui nous permet d'écrire en développant : φ(Xk)=2XXk+Xk+kXk−1−kX2Xk−1 Soit encore : φ(Xk)=2Xk+1+Xk+kXk−1−kXk−1+2 Finalement, on trouve que : φ(Xk)=(2−k)Xk+1+Xk+kXk−1
Question 2
Soit P un polynôme non nul. Comparer les degrés de P et de φ(P).
Correction
Comme P∈Rn[X], son expression, selon l'indéterminée X, est donc donnée par : P(X)=k=0∑nakXkavec:an=0 Ainsi, on en déduit que : φ(P)(X)=φ(k=0∑nakXk)=k=0∑nakφ(Xk) Selon la première question, on a alors : φ(P)(X)=k=1∑nakφ(Xk)+a0φ(X0)=k=1∑nakφ(Xk)+a0φ(1) Donc, on trouve que : φ(P)(X)=k=1∑n(ak(2−k)Xk+1+akXk+kakXk−1)+a0(2X+1) Afin de clairement faire apparaitre le degré de φ(P), on va donc écrire que : φ(P)(X)=an(2−n)Xn+1+anXn+nanXn−1+k=1∑n−1(ak(2−k)Xk+1+akXk+kakXk−1)+a0(2X+1) Donc, on constate que : ♣ si n=degP=0 alors degφ(P)=1 car : P(X)=a0⟹φ(P)(X)=a0(2X+1)=2a0X+a0 ♣n=degP=1 alors degφ(P)=2 car : P(X)=a1X+a0⟹φ(P)(X)=a1(2−1)X1+1+a1X1+1a1X1−1+a0(2X+1) Soit : P(X)=a1X+a0⟹φ(P)(X)=a1X2+(2a0+a1)X+a0+a1 ♣ si n=degP=2 alors on a : P(X)=a2X2+a1X+a0 On a donc : φ(P)(X)=a2(2−2)X2+1+a2X2+2a2X2−1+a1(2−1)X1+1+a1X1+1a1X1−1+a0(2X+1) Soit : φ(P)(X)=0X2+1+a2X2+2a2X1+a1X2+a1X+a1X0+2a0X+a0 Soit encore : φ(P)(X)=(a2+a1)X2+(2a2+a1+2a0)X+a0+a1 Ainsi, si n=degP=2 alors degφ(P)⩽2. Par exemple : ∙ si on a a1=−a2 alors degφ(P)=2 ; ∙ si on a a1=−a2 \textbf{et} a0=−21a2 alors degφ(P)=1 ; ∙ si on a a1=−a2 \textbf{et} a0=−21a2 alors degφ(P)=0 car dans ce cas précis a0=21a1 et de fait a0+a1=23a1=−23a2 ; \item la seule possibilité pour avoir φ(P)(X)=0 serait d'avoir a0=a1=a2=0. Mais cela n'est pas possible par ici a2=0. ♣ si n=degP⩾3 alors degφ(P)=n+1 Enconclusion: ∙sidegP=2alorsdegφ(P)=1+degP; ∙sidegP=2alorsdegφ(P)⩽2.
Question 3
L'application φ est-elle injective ? Justifier.
Correction
Pour que φ soit injective, il suffit que kerφ=0E. On a alors : φ(P)(X)=0E⟺(2X+1)P(X)+(1−X2)P′(X)=0 Soit : −1−X22X+1=P(X)P′(X)⟺X2−12X+1=P(X)P′(X) Ce qui nous donne : X2−12X+X2−11=P(X)P′(X)⟺X2−12X+(X+1)(X−1)1=P(X)P′(X) En effectuant une décomposition en éléments simples sur la seconde fraction rationnelle, on obtient alors : X2−12X+21(X−11−X+11)=P(X)P′(X) Par intégration, avec q∈R, on trouve que : ln(X2−1)+21(ln(X−1)−ln(X+1))+q=ln(P(X)) Soit encore : ln(X2−1)+21ln(X+1X−1)+q=ln(P(X)) Ainsi, on a encore : ln(X2−1)+ln(X+1X−1)+q=ln(P(X)) Avec les propriétés algébriques des logarithmes, on obtient : ln((X2−1)X+1X−1)+q=ln(P(X)) En posant q=ln(r), et donc r∈R, on obtient : ln((X2−1)X+1X−1)+ln(r)=ln(P(X))⟺ln(r(X2−1)X+1X−1)=ln(P(X)) Ce qui nous donne : P(X)=r(X2−1)X+1X−1 Cette expression n’est pas possible car elle n’est pas polynomiale. Donc, il nous faut une autre approche. D'après les questions précédentes, on sait qu'à partir de P∈Rn[X], laseulepossibiliteˊ pour obtenir une image φ(P) qui soit nulle est de partir d'un polynôme du second degré, à savoir : P(X)=a2X2+a1X+a0⟹φ(P)(X)=(a2+a1)X2+(2a2+a1+2a0)X+a0+a1 Avec : a2=a1=a0=0 Ainsi, on en déduit que le noyau est composé uniquement du polynôme nul : kerφ=0E Et de fait φ est injective.
Question 4
L'application φ est-elle surjective ? Justifier.
Correction
On rappelle que pour qu'une application f:E⟶F soit déclarée surjective, il faut que tousleseˊleˊments de F admette au moins un antécédent dans E. D'après l'étude sur les degrés de P et de φ(P), on constate que tous les polynômes images φ(P) de degré 3 n'admette pas d'antécédent P. Donc φ n'est pas surjective.
Question 5
Soit λ un réel. Déterminer les valeurs de λ, et les expressions non nulles de P, qui satisfont à la relation suivante : φ(P)=λP
Correction
Soit λ un réel. La relation φ(P)=λP implique que : degφ(P)=degP Ceci n'est possible qu'avec les polynôme du second degré ; donc le coefficient réel a2=0. Donc, on en déduit que l'on a la relation suivante : (a2+a1)X2+(2a2+a1+2a0)X+a0+a1=λ(a2X2+a1X+a0) Soit encore : (a2+a1)X2+(2a2+a1+2a0)X+a0+a1=λa2X2+λa1X+λa0 Ainsi, on a les trois égalités suivantes : ⎩⎨⎧a2+a12a2+a1+2a0a0+a1===λa2λa1λa0⟺⎩⎨⎧a1a12(a2+a0)===(λ−1)a2(λ−1)a0(λ−1)a1 A ce stade, deux cas sont à distinguer : λ=1 et λ=1. On a alors : ∙λ=1 Dans ce cas, on obtient : {a1a0==0−a2 Ce qui nous donne donc : Pλ=1(X)=a2X2+0X−a2 Finalement : Pλ=1(X)=a2(X2−1) ∙λ=1 Dans ce cas, on obtient : ⎩⎨⎧a0a12(2a2)===a2(λ−1)a2(λ−1)a1⟺⎩⎨⎧a0a14a2===a2(λ−1)a2(λ−1)a1 Les deux dernière lignes nous permettent d'écrire que : 4a2=(λ−1)×(λ−1)a2 Comme a2=0, on peut simplifier par ce coefficient réel a2, et ainsi, on obtient : 4=(λ−1)2⟺22=(λ−1)2 Ainsi : λ−1=±2⟺λ=1±2 Et on trouve que : λ=3oubienλ=−1 Donc, avec λ=3, on a : {a0a1==a22a2⟹Pλ=3(X)=a2X2+2a2X+a2 Soit en factorisant : Pλ=3(X)=a2(X+1)2 Et avec λ=−1, on a : {a0a1==a2−2a2⟹Pλ=−1(X)=a2X2−2a2X+a2 Soit en factorisant : Pλ=−1(X)=a2(X−1)2