Circuit électrique RLC (EDO d'ordre deux) - Exercice 1
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Les équations différentielles d'ordre deux, en Physique, traduisent des effets dynamiques. En voici un exemple en électricité. C'est un exercice classique qu'il faut impérativement maîtriser.
Question 1
On considère le circuit usuel RLC suivant :
A l'aide de la loi des mailles (encore appelée deuxième lois de Gustav Kirchhoff et qui nous apprend que dans une maille quelconque d'un réseau, et dans le cadre de l'approximation des régimes quasi stationnaires, et à condition que les variations de flux magnétique à travers la maille soient négligeables, la somme des tensions réceptrices est égale à la sommes des tensions génératrices), on établit l'équation différentielle (ordinaire) qui gouverne l'évolution temporelle de la tension uC(t) aux bornes du condensateur. On obtient alors : dt2d2uC(t)+LRdtduC(t)+LC1uC(t)=LCEcos(ωt) Par homogeˊneˊiteˊ physique, on pose : ω0=LC1>0etτ=RL>0 Puis, par pure commoditeˊ d'écriture, on pose : 2Ω=LR=τ1 L'équation différentielle ordinaire du circuit \og RLC série \fg prend alors la forme (modèle) suivante : ⎩⎨⎧dt2d2uC(t)+τ1dtduC(t)+ω02uC(t)dt2d2uC(t)+2ΩdtduC(t)+ω02uC(t)==ω02Ecos(ωt)ω02Ecos(ωt) Une telle équation différentielle ordinaire modélise un "oscillateur harmonique amorti forceˊ en reˊgime sinusoı¨dal". Les deux conditions initiales associées à ce circuit sont les suivantes : ⎩⎨⎧uC(t=0)dtduC(t=0)==00 La première de ces deux conditions initiales traduit, qu'au départ, le condensateur est déchargé (donc sans charges électriques sur ses armatures), et la seconde traduit que le circuit électrique ne transfert pas de courant électrique (donc pas de transfert électronique en cours à l'instant initial).
Déterminer le discriminant Δ associée à l'équation différentielle homogène.
Correction
Le discriminant Δ associée à l'équation différentielle homogène est : Δ=(2Ω)2−4×1×ω02⟺Δ=4Ω2−4ω02⟺Δ=4(Ω2−ω02) On constate que Δ=4(Ω+ω0)(Ω−ω0). Donc le signe du discriminant Δ est le même que celui tu terme Ω−ω0.
Question 2
Déterminer les solutions homogènes uC,H(t) possibles.
Correction
Il y a donc trois cas possibles concernant les solutions homogènes uC,H(t) possibles. On a alors : ∙SiΔ>0 Les deux racines réelles distinctes de l'équation caractéristique r2+2Ωr+ω02 sont : ⎩⎨⎧r1r2==2−2Ω+4(Ω2−ω02)2−2Ω−4(Ω2−ω02)⟺⎩⎨⎧r1r2==2−2Ω+2Ω2−ω022−2Ω−2Ω2−ω02 Soit : ⎩⎨⎧r1r2==−Ω+Ω2−ω02−Ω−Ω2−ω02 Dans ce cas, avec A et B qui sont deux nombres réels, on a : uC,H(t)=Aer1t+Ber2t⟺uC,H(t)=Ae(−Ω+Ω2−ω02)t+Be(−Ω−Ω2−ω02)t Soit : uC,H(t)=Ae−ΩteΩ2−ω02t+Be−Ωte−Ω2−ω02t Soit encore : uC,H(t)=e−Ωt(AeΩ2−ω02t+BeΩ2−ω02t) ∙∙SiΔ=0 La racine réelle (double) de l'équation caractéristique r2+2Ωr+ω02 est : rd=2−2Ω⟺rd=−Ω Dans ce cas, avec A et B qui sont deux nombres réels, on a : uC,H(t)=(At+B)erdt Soit : uC,H(t)=(At+B)e−Ωt ∙∙∙SiΔ<0 Les deux racines complexes conjuguées, donc distinctes, de l'équation caractéristique considéré r2+2Ωr+ω02 sont : ⎩⎨⎧r1r2==2−2Ω+i4(ω02−Ω2)2−2Ω−i4(ω02−Ω2)⟺⎩⎨⎧r1r2==2−2Ω+2iω02−Ω22−2Ω−2iω02−Ω2 Soit : ⎩⎨⎧r1r2==−Ω+iω02−Ω2−Ω−iω02−Ω2 Dans ce cas, avec A et B qui sont deux nombres réels, on a : uC,H(t)=e−Ωt(Acos(ω02−Ω2t)+Bsin(ω02−Ω2t))
Question 3
Déterminer la solution particulière uC,P(t).
Correction
Le second membre de l'EDO étudiée est ω02Ecos(ωt), c'est pourquoi on va choisir une solution particulière de la forme : uC,P(t)=acos(ωt)+bsin(ωt)(a;b)∈R2 De suite, on a : ⎩⎨⎧dtduC,P(t)dt2d2uC,P(t)==−aωsin(ωt)+bωcos(ωt)−aω2cos(ωt)−bω2sin(ωt) L'EDO proposée devient : −aω2cos(ωt)−bω2sin(ωt)+2Ω(−aωsin(ωt)+bωcos(ωt))+ω02(acos(ωt)+bsin(ωt))=ω02Ecos(ωt) Soit : (−aω2+2bωΩ+aω02)cos(ωt)+(−bω2−2aωΩ+aω02)sin(ωt)=ω02Ecos(ωt)+0sin(ωt) D'où : ⎩⎨⎧−aω2+2bωΩ+aω02−bω2−2aωΩ+bω02==ω02E0⟺⎩⎨⎧(ω02−ω2)a+2Ωωb−2Ωωa+(ω02−ω2)b==ω02E0 Donc : b=ω02−ω22Ωωa Ce qui nous permet d'écrire que : (ω02−ω2)a+2Ωωω02−ω22Ωωa=ω02E⟺(ω02−ω2)a+ω02−ω24Ω2ω2a=ω02E Donc : ω02−ω2(ω02−ω2)2a+ω02−ω24Ω2ω2a=ω02E⟺aω02−ω2(ω02−ω2)2+4Ω2ω2=ω02E Ce qui nous donne : a=(ω02−ω2)2+4Ω2ω2(ω02−ω2)ω02E Ce qui implique que : b=ω02−ω22Ωω×<(ω02−ω2)ω02Ebr/>(ω02−ω2)2+4Ω2ω2 Ainsi : b=(ω02−ω2)2+4Ω2ω22Ωωω02E Donc la solution particulière est donc donnée par l'expression suivante : uC,P(t)=(ω02−ω2)2+4Ω2ω2ω02E((ω02−ω2)cos(ωt)+2Ωωsin(ωt))
Question 4
Déterminer la solution générale physique uC(t) lorsque l'on a 2τ1<ω0.
Correction
La condition {\color{red}{2τ1<ω0}} est strictement identique à {\color{red}{Ω<ω0}}. Ceci signifie que : Ω2<ω02⟺Ω2−ω02<0⟺4(Ω2−ω02)<0⟺Δ<0 Donc la solution globale mathématique recherchée est donnée par : uC(t)=uC,H(t)+uC,P(t) Donc : uC(t)=+e−Ωt(Acos(ω02−Ω2t)+Bsin(ω02−Ω2t))(ω02−ω2)2+4Ω2ω2ω02E((ω02−ω2)cos(ωt)+2Ωωsin(ωt)) Il nous faut maintenant déterminer les deux constantes réelles A et B à l'aide des deux conditions initiales. On a alors, avec la première condition initiale uC(t=0)=0, et en se souvenant que e0=1, sin(0)=0 et cos(0)=1 : 0=A+(ω02−ω2)2+4Ω2ω2(ω02−ω2)ω02E Donc : A=−(ω02−ω2)2+4Ω2ω2(ω02−ω2)ω02E Puis, par dérivation temporelle, on a : dtduC(t)=++−Ωe−Ωt(Acos(ω02−Ω2t)+Bsin(ω02−Ω2t))ω02−Ω2e−Ωt(−Asin(ω02−Ω2t)+Bcos(ω02−Ω2t))(ω02−ω2)2+4Ω2ω2ωω02E(−(ω02−ω2)sin(ωt)+2Ωωcos(ωt)) La seconde condition initiale est dtduC(t=0)=0. Donc, on obtient : 0=−ΩA+Bω02−Ω2+(ω02−ω2)2+4Ω2ω22Ωω2ω02E Soit encore : B=ω02−Ω21(ΩA−(ω02−ω2)2+4Ω2ω22Ωω2ω02E) En factorisant par Ω, on obtient : B=ω02−Ω2Ω(A−(ω02−ω2)2+4Ω2ω22ω2ω02E) Dès lors : B=ω02−Ω2Ω(−(ω02−ω2)2+4Ω2ω2(ω02−ω2)ω02E−(ω02−ω2)2+4Ω2ω22ω2ω02E) On obtient donc : B=ω02−Ω2−Ωω02E((ω02−ω2)2+4Ω2ω2(ω02−ω2)+(ω02−ω2)2+4Ω2ω22ω2) En réduisant au même dénominateur : B=ω02−Ω2−Ωω02E((ω02−ω2)2+4Ω2ω2ω02−ω2+2ω2) Soit : B=ω02−Ω2−Ωω02E(<ω02+ω2br/>(ω02−ω2)2+4Ω2ω2) D'où : B=−((ω02−ω2)2+4Ω2ω2)ω02−Ω2(ω02+ω2)Ωω02E Finalement, après factorisation, {\color{red}{\textbf{la solution globale physique}}} recherchée est donnée par l'expression suivante : uC(t)=−(ω02−ω2)2+4Ω2ω2ω02Ee−Ωt((ω02−ω2)cos(ω02−Ω2t)+ω02−Ω2(ω02+ω2)Ωsin(ω02−Ω2t))+(ω02−ω2)2+4Ω2ω2ω02E((ω02−ω2)cos(ωt)+2Ωωsin(ωt))
Question 5
On se place maintenant dans le cas particulier pour lequel {\color{red}{ω=ω0}}. Déterminer, dans ce cas précis, l'expression de la tension électrique aux bornes du condensateur uC(ω=ω0)(t).
Correction
Si ω=ω0, alors ω02−ω2=0 et ω02+ω2=2ω02. Dans ce cas, on trouve que : uC(t)=−4Ω2ω02ω02Ee−Ωtω02−Ω22ω02Ωsin(ω02−Ω2t)+4Ω2ω02ω02E2Ωω0sin(ω0t) En simplifiant on obtient : uC(t)=−2ΩEe−Ωtω02−Ω2ω02sin(ω02−Ω2t)+2ΩEω0sin(ω0t) Puis, en factorisant, on trouve que : uC(t)=2Ωω0E(sin(ω0t)−ω02−Ω2ω0e−Ωtsin(ω02−Ω2t)) De plus, on a : ω02−Ω2=ω01−ω02Ω2=ω01−(ω0Ω)2 Ce qui nous donne : uC(t)=2Ωω0E⎝⎛sin(ω0t)−1−(ω0Ω)2e−Ωtsin(ω02−Ω2t)⎠⎞ Finalement, on obtient : uC(ω=ω0)(t)=2Ωω0E⎝⎛sin(ω0t)−1−(ω0Ω)2e−Ωtsin⎝⎛1−(ω0Ω)2ω0t⎠⎞⎠⎞
Question 6
Dans l'expression précédemment trouvée de uC(ω=ω0)(t), donner l'expression de la partie uCT(ω=ω0)(t) qui modélise les oscillations transitoires. Puis, donner l'expression de uCE(ω=ω0)(t), qui modélise les oscillations électriques établies.
Correction
Dans la solution précédente, le terme associé aux oscillations transitoires uCT(ω=ω0)(t) est celui qui contient l'exponentielle décroissante. Donc il est donné par : uCT(ω=ω0)(t)=−2Ω1−(ω0Ω)2ω0Ee−Ωtsin⎝⎛1−(ω0Ω)2ω0t⎠⎞ Puis, le terme du régime d'oscillations établies uCE(ω=ω0)(t) est donc donné par l'expression : uCE(ω=ω0)(t)=2Ωω0Esin(ω0t)
Question 7
On pose maintenant : ∙E=2 volts ; ∙ω0=4 radians par seconde ; ∙Ω=0,12 par seconde. Tracer, pour les cinquante premières secondes, le graphique de la tension électrique uC(ω=ω0)(t) qui existe aux bornes du condensateur.
Correction
Lorsque l'on pose E=2 volts, puis ω0=4 radians par seconde et enfin Ω=0,12 par seconde, on obtient (pour les cinquante premières secondes) le graphique suivant :