♣Premieˋresnotionssurlesmatrices 1)Deˊfinitiondesmatrices Soient n et p deux nombres entiers naturels non nuls. On désigne par K les ensembles R ou C. On appelle matrice de taille (n;p) (ce qui signifie matrice à n lignes et p colonnes) tout tableau rectangulaire qui contient n×p éléments de K qui est constitué de n lignes et p colonnes. Il est usuelle de noter ce tableau entre parenthèse. En général, on désigne par ai,j l'élément de la matrice qui se trouve être commun, donc à la croisée, à la ligne numéro i et à la colonne numéro j, avec 1⩽i⩽n et 1⩽j⩽p. On note ceci : M=⎝⎛a1,1a2,1⋮an,1a1,2a2,2⋯an,2⋯⋯⋮⋯a1,pa2,p⋮an,p⎠⎞ Lorsque n=p, c'est-à-dire que la matrice à autant de lignes que de colonnes, ont dit que la matrice est carreˊe. Par exemple la matrice A=⎝⎛147258369⎠⎞ est une matrice, à éléments réels, de taille (3;3), donc carrée. ↬ Une matrice qui n'a qu'une seule colonne s'appelle une matricecolonne. Par exemple la matrice C=⎝⎛149⎠⎞. D'ailleurs, une matrice colonne est souvent l'écriture adoptée pour définir un vecteur au travers de ses composantes. ↬ Une matrice qui n'a qu'une seule ligne s'appelle une matriceligne. Par exemple la matrice L=(149). 2)Egaliteˊdedeuxmatrices Deux matrices sont dites eˊgales si elles ont même taille les mêmes coefficients. 3)Ensembledesmatrices On note mar Mn,p(K) l'ensemble des matrices à n lignes et p colonnes à coefficients dans Kh. Dans le cas des matrices carrées, c'est-à-dire lorsque n=p, on note mar Mn(K) l'ensemble des matrices à n lignes et n colonnes à coefficients dans K. Par exemple, avec les matrices ci-dessus, on a A∈M3(K), C∈M3,1(R) et L∈M1,3(R). En notant par i2=1, on a D=⎝⎛0122−i1+5ii2i2+i5+i1+i1−i−i−3i−4i2+2i4+3i3i2−4iπ+3i⎠⎞∈M5,4(C). ♣♣Opeˊrationssurlesmatrices 1)Additiondedeuxmatrices On ne peut additionner que des matrices qui ont la même taille. Si deux matrices A et B sont de même taille, alors leur somms S=A+B se calcule en effectuant les sommes des éléments, de A et de B, de même position et inscrite dans S à cette même position. Par exemple : Si A=(142536)∈M2,3(R) et B=(102011211222)∈M2,3(R) alors on a S=A+B=(142536)+(102011211222)=(112413261528)∈M2,3(R) également. On constate alors que A+B=B+A. L'addition matricielle est commutative. ↬ L'addition que l'on vient de définir dans l'ensemble Mn,p(K) à la structure algébrique d'un groupecommutatif (on dit aussi groupe abeˊlien). L'élément neutre de ce groupe est la matrice nulle On,p dont tous les éléments sont 0. On définit l'opposé d'une matrice M, que l'on note −M, en prennant l'opposé de tous les éléments constitutifs de la matrice M. 2)Multiplicationd′unematriceparunscalaire Soit λ un scalaire appartenant à K et M une matrice de Mn,p(K) dont les éléments seront notés ai,j, avec 1⩽i⩽n et 1⩽j⩽p. On définit λM=λ×M en multipliant chaque élément ai,j constitutif de M par le scalaire λ pour donner naissance à l'élément λai,j=λ×ai,j. Par exemple, si λ=2 et A=(142536) alors 2A=(28410612). Soient λ et μ deux scalaires appartenants à K. Soient A et B deux matrices de Mn,p(K). On a les propriétés calculatoires suivantes : ∙(λ+μ)A=λA+μA ∙∙λ(A+B)=λA+λB ∙∙∙(λμ)A=λ(μA) ∙∙∙∙1A=A 3)Multiplicationdedeuxmatricesentreelles Pour pouvoir multiplier deux matrices entre elle il faut nécessairement que : lenombredecolonnedelapremieˋrematricesoiteˊgalaunombredelignedeladeuxieˋmematrice. Soit la matrice A∈Mn,p(K) dont les éléments sont ai,j, avec 1⩽i⩽n et 1⩽j⩽p. Soit la matrice B∈Mp,q(K) dont les éléments sont bi,j, avec 1⩽i⩽n et 1⩽j⩽p. La matrice P, égale produit AB=A×B∈Mn,q(K) et ces éléments sont notés pij et valent : pij=k=1∑pai,k×bk,j Ainsi, l'élément de la matrice produit P=AB qui se trouve à la croisée de la ligne i et de la colonne j se calcule en additionnant tous les produits entre les éléments, de la même position, de la ligne numéro i de la matrice A (la première) et de la colonne j de la matrice B (la deuxième). ↬ Par exemple : Si A=⎝⎛147258369⎠⎞ et B=⎝⎛147258⎠⎞ alors le produit A×B est possible car la matrice A à trois colonnes et la matrice B à trois lignes. On a alors : P=A×B=⎝⎛147258369⎠⎞×⎝⎛147258⎠⎞=⎝⎛1×1+2×4+3×74×1+5×4+6×77×1+8×4+9×71×2+2×5+3×84×2+5×5+6×87×2+8×5+9×8⎠⎞ Donc on obtient : P=A×B=⎝⎛1+8+214+20+427+32+632+10+248+25+4814+40+72⎠⎞ Ce qui nous donne : P=A×B=⎝⎛30661023681126⎠⎞ Puis, on constate que le produit B×A n'est pas possible car la matrice B à deux colonnes mais la matrice A possède trois lignes. On comprend alors que le produit de deux matrices dépend de l'ordre des matrices ! On dit que le produitmatriciel n'est pascommutatif. Si, pour deux matrices A et B, on constate que A×B=B×A alors ont dit que les deux matrices A et B sont commutatives. ↬ L'exemple qui suit est classique mais particulièrement intéressant. On pose A=(1122) et B=(1−1−11). On constate que : A×B=(−1−111) B×A=(0000)=O2 Ainsi, sans que les deux matrices carrées A et B soit nulle, leur produit peut-être nul. Dans ce cas, on dit que les matrices A et B sont divisurdezeˊro. On dit aussi que l'ensemble Mn(K) n'est pas intègre. Cela signifie que BA=On n'entraine pas que B=On ou A=On. 3)Proprieˊteˊsdelamultiplicationmatricielle On considère trois matrices M, N et P et λ∈K. Lorsque les produits matriciels sont possibles, on a les propriétés calculatoires suivantes : ∙(M+N)P=MP+NP ∙∙M(N+P)=MN+MP ∙∙∙λ(MN)=(λM)N=M(λN) ∙∙∙∙MNP=(MN)P=M(NP) 4)Lamatriceuniteˊ La matriceuniteˊ, encore appelée matriceidentiteˊ, est une matricecarreˊe dont les seuls éléments non nuls se trouvent sur la diagonale principale (celle qui débute en haut à gauche et qui se termine en bas à droite) et qui valent tous 1. On la note In. On a alors : In=⎝⎛10⋮001⋱⋯⋯⋱⋱00⋮01⎠⎞ Cette matrice unité In est l'élément neutre de l'ensemble Mn(K). Ainsi, si A∈Mn(K) alors A=AIn=InA. Si p est un nombre entier naturel alors Inp=In. 5)Puissanced′unematrice Soit A∈Mn(K) et p un nombre entier naturel non nul. On a : ∙A0=In ∙∙Ap=pfoisA×A×⋯×A ↬ Si on considère une matrice carrée A non nulle qui satisfait à Ap=On. Une telle matrice est dite nilpotente. Le plus petit entier p qui permet d'obtenir Ap=On s'appelle l′indicedenilpotence. L'exemple le plus classique étant A=(0010) ce qui implique que A2=A×A=(0000)=O2. L'indice de nilpotence est ici égal à 2. ↬ Soient a, b et c trois nombres réels. Si on a le polynôme d'ordre 2 suivant P(x)=ax2+bx+c alors, pour une matrice A∈Mn(K), on doit écrire : P(A)=aA2+bA+cIn. ↬ Si la matrice A∈Mn(K) est une racine du polynôme P alors P(A)=On. On dit alors que P est unpolyno^meannulateur pour A. 6)Transposition Soit M une matrice de Mn,p(K). On note sa transposée par tM qui elle va appartenir à l'ensemble Mp,n(K). Pour construire la matrice transposée tM il suffit de prendre, successivement, les lignes de M et de les recopier, successivement, en colonne. Par exemple, si M=⎝⎛147258⎠⎞ alors tM=(124578) On note par A et B deux matrices de Mn,p(K) et par λ et μ deux scalaires de K. On a alors : t(λA+μB)=λtA+μtB De plus, si A∈Mn,p(K) et B∈Mp,q(K), alors on a la relation : t(AB)=tB×tA ♣♣♣Lebino^medeNewton 1)Introduction Soit A et B deux matrices carrées de l'ensemble Mn(K). Si les deux matrices A et B ne commutent pas (c'est-à-dire si AB=BA alors on a : (A+B)2=A2+AB+BA+B2 Donc on doit impérativement tenir compte de l'ordre des facteurs. Si maintenant on admet que les deux matrices carrées A et B commutent entre elles alors on a : (A+B)2=A2+2AB+B2 L'hypothèse de commutativité des deux matrices est nécessaire afin de retrouver des relations habituelles comme celles dans K. 2)Formule Soient A et B deux matrices carrées appartenant à l'ensemble Mn(K). On admet, par hypothèse, que les deux matrices A et B commutent entre elles. On désigne par n un nombre entier naturel. On a alors : (A+B)n=k=0∑n(nk)AkBn−k Avec (nk)=Cnk=k!(n−k)!n!. 3)Exempled′usage On note par B=(1011)∈M2(R) et on désigne par n un nombre entier naturel. On constate que : (1011)=(1001)+(0010)⟺B=I2+A avec A=(0010) ce qui implique que A2=A×A=(0000)=O2. De fait, on a : Bn=(I2+A)n=(A+I2)n=k=0∑n(nk)AkI2n−k=k=0∑n(nk)AkI2=k=0∑n(nk)Ak En tenant compte de la nilpotence de A, on obtient : Bn=(n0)A0+(n1)A1=(n0)I2+(n1)A=1I2+nA=I2+nA Donc : Bn=(1001)+n(0010)=(1001)+(00n0) Finalement : Bn=(10n1) ♣♣♣♣Matricecarreˊeinversible 1)Deˊfinition Soit M un matrice carrée de l'ensemble Mn(K). Cette matrice M est dite inversible s'il existe une matrice V∈Mn(K) qui permet d'écrire M×V=V×M=In. Dans ce cas, la matrice V est appelée lamatriceinverse de M et se note M−1. 2)Casparticulierdelamatriceuniteˊ Il est évident que l'on a In×In=In. De fait cela implique que In−1=In. 3)Casparticulierdesmatricescarreˊsdetaille2 Soit a, b, c et d quatre nombres réels qui satisfont à la condition ad=bc. Dans ce cas, on a la formule suivante (et très pratique car simple) : (acbd)−1=ad−bc1(d−c−ba) Le terme ad−bc est le déterminant de la matrice (acbd) et se note : det(acbd)=∣∣acbd∣∣. 4)Utilisationd′unpolyno^meannulateur Nous allons illustrer la méthode sur un exemple concret. On considère A=⎝⎛4−621−11−121⎠⎞∈M3(R). On admet que le polynôme P:x⟼P(x)=−x3+4x2−5x+2 est un polynôme annulateur de la matrice A. De fait, on a : P(A)=O3⟺−A3+4A2−5A+2I3=O3⟺A3−4A2+5A=2I3 Donc : 21(A3−4A2+5A)=I3⟺21(A3−4A2+5AI3)=I3⟺A×21(A2−4A+5I3)=I3 Mais, on sait que si A−1 existe bien, alors A×A−1=I3. Par identification, on a immédiatement l'expression suivante : A−1=21(A2−4A+5I3)⟺A−1=21(A×A−4A+5I3) Soit : A−1=21⎝⎛⎝⎛4−621−11−121⎠⎞×⎝⎛4−621−11−121⎠⎞−4⎝⎛4−621−11−121⎠⎞+5⎝⎛100010001⎠⎞⎠⎞ Finalement, on trouve que : A−1=21⎝⎛−310−4−26−21−22⎠⎞ 5)Inversed′unematriceparinversiond′unsysteˋmelineˊaire Le principe de cette méthode est le suivant. Soit n un nombre entier naturel supérieur ou égal à deux. Soit M une matrice carrée appartenant à l'ensemble Mn(K). On suppose que cette matrice M soit inversible. On désigne par X et Y deux matrices colonnes qui appartiennent à l'ensemble Mn,1(K). On a alors : Y=MX⟺M−1Y=M−1MX⟺M−1Y=InX⟺M−1Y=X Dans la pratique, il suffit de poser X=⎝⎛x1⋮xn⎠⎞ et Y=⎝⎛y1⋮yn⎠⎞. 6)Exemple Illustrons cette méthode avec la matrice A=⎝⎛4−621−11−121⎠⎞∈M3(R). On a : Y=AX⟺⎝⎛y1y2y3⎠⎞=⎝⎛4−621−11−121⎠⎞×⎝⎛x1x2x3⎠⎞⟺⎩⎨⎧y1y2y3===4x1+x2−x3−6x1−x2+2x32x1+x2+x3 Soit encore : ⎩⎨⎧y3y1y2===2x1+x2+x34x1+x2−x3−6x1−x2+2x3⟺⎩⎨⎧y32y3−y13y3+y2===2x1+x2+x30x1+x2+3x30x1+2x2+5x3 Ainsi : ⎩⎨⎧y32(2y3−y1)3y3+y2===2x1+x2+x30x1+2x2+6x30x1+2x2+5x3⟺⎩⎨⎧y34y3−2y1(4y3−2y1)−(3y3+y2)===2x1+x2+x30x1+2x2+6x30x1+0x2+x3 Donc : ⎩⎨⎧y34y3−2y1−2y1−y2+y3===2x1+x2+x30x1+2x2+6x3x3⟺⎩⎨⎧y34y3−2y1−2y1−y2+y3===2x1+x2+x30x1+2x2+6(−2y1−y2+y3)x3 Soit : ⎩⎨⎧y34y3−2y1−2y1−y2+y3===2x1+x2+x30x1+2x2−12y1−6y2+6y3x3⟺⎩⎨⎧y310y1+6y2−2y3−2y1−y2+y3===2x1+x2+x32x2x3 Soit encore : ⎩⎨⎧y35y1+3y2−y3−2y1−y2+y3===2x1+x2+x3x2x3 Ce qui nous permet d'écrire que : ⎩⎨⎧y35y1+3y2−y3−2y1−y2+y3===2x1+5y1+3y2−y3−2y1−y2+y3x2x3 On obtient alors : ⎩⎨⎧−3y1−2y2+y35y1+3y2−y3−2y1−y2+y3===2x1x2x3 De fait on va écrire que : ⎩⎨⎧−3y1−2y2+y310y1+6y2−2y3−4y1−2y2+4y3===2x12x22x3⟺⎝⎛−310−4−26−21−22⎠⎞⎝⎛y1y2y3⎠⎞=2⎝⎛x1x2x3⎠⎞ D'où : 21⎝⎛−310−4−26−21−22⎠⎞⎝⎛y1y2y3⎠⎞=⎝⎛x1x2x3⎠⎞⟺A−1Y=X Avec : A−1=21⎝⎛−310−4−26−21−22⎠⎞ On retrouve bien le même résultat qu'avec la méthode précédente du polynôme annulateur. 7)Meˊthodeaveclacomatrice Nous allons présenter la méthode générale pour inverser une matrice. Cependant elle est fastidieuse à mettre en place. Cette méthode repose essentiellement sur la maîtrise du calcul de déterminant. Soit n un nombre entier naturel supérieur ou égal à 2. Soit i et j deux nombres entiers naturels compris entre 1 et n. On désigne par A une matrice de l'ensemble Mn(K). On notera par ai,j les éléments constitutifs de la matrice A. On désignera par Aij la matrice obtenue, à partir de A, en supprimant la ligne i et la colonne j. Le déterminant de la matrice Aij, noté detAij ou encore ∣Aij∣, s'appelle le mineur de l'élément matriciel ai,j. On appelle le cofacteur, de l'élément matriciel ai,j, le nombre noté cij qui vaut cij=(−1)i+j×detAij. On appelle comatrice de A, notée comA, la matrice de l'ensemble de tous lescofacteurs de A. Si ledeˊterminantdelamatriceAestnonnul alors la matrice inverse A−1 existe et on a la formule générale suivante : A−1=detA1×tcomA 8)Exemple Illustrons cette méthode avec la matrice A=⎝⎛4−621−11−121⎠⎞∈M3(R). A l'aide de la règle de Sarrus, puisque nous avons une matrice de taille (3;3), on obtient le déterminant de A. On a : detA=4×(−1)×1+1×2×2+(−1)×(−6)×1−2×(−1)×(−1)−1×2×4−1×(−6)×1 Soit : detA=−4+4+6−2−8+6=12−10=2 Il nous faut maintenant déterminer les différents coffacteurs. ∙ Pour la première ligne : ⋆ Pour la première colonne (élément 4) On a c11=(−1)1+1×∣∣−1121∣∣=∣∣−1121∣∣=−1−2=−3 ⋆⋆ Pour la deuxième colonne (élément 1) On a c12=(−1)1+2×∣∣−6221∣∣=−∣∣−6221∣∣=6+4=10 ⋆⋆⋆ Pour la troisième colonne (élément −1) On a c13=(−1)1+3×∣∣−62−11∣∣=∣∣−62−11∣∣=−6+2=−4 ∙∙ Pour la deuxième ligne : ⋆ Pour la première colonne (élément −6) On a c21=(−1)2+1×∣∣11−11∣∣=−∣∣11−11∣∣=−1−1=−2 ⋆⋆ Pour la deuxième colonne (élément −1) On a c22=(−1)2+2×∣∣42−11∣∣=∣∣42−11∣∣=4+2=6 ⋆⋆⋆ Pour la troisième colonne (élément 2) On a c23=(−1)2+3×∣∣4211∣∣=−∣∣4211∣∣=−4+2=−2 ∙∙∙ Pour la troisième ligne : ⋆ Pour la première colonne (élément 2) On a c31=(−1)3+1×∣∣1−1−12∣∣=∣∣1−1−12∣∣=2−1=1 ⋆⋆ Pour la deuxième colonne (élément 1) On a c32=(−1)3+2×∣∣4−6−12∣∣=−∣∣4−6−12∣∣=−8+6=−2 ⋆⋆⋆ Pour la troisième colonne (élément 1) On a c33=(−1)3+3×∣∣4−61−1∣∣=∣∣4−61−1∣∣=−4+6=2 Ainsi l'expression de la comatrice de A est : comA=⎝⎛−3−21106−2−4−22⎠⎞⟹tcomA=⎝⎛−310−4−26−21−22⎠⎞ Ce qui nous permet d'obtenir : A−1=21⎝⎛−310−4−26−21−22⎠⎞ On retrouve bien le même résultat qu'avec les deux méthodes précédentes du polynôme annulateur et de l'inversion d'un système. ♣♣♣♣♣Lerangd′uneMatrice 9)Deˊfinition L'élimination de Gauss−Jordan, aussi appelée méthode du pivot de Gauss (en hommage à CarlFriedrichGauss et WilhelmJordan, est un algorithme qui permet de déterminer les solutions d'un système d'équations linéaires, pour déterminer le rang d'une matrice ou pour calculer l'inverse d'une matrice (carrée) inversible. Lorsqu'on applique l'élimination de Gauss à une matrice, on obtient sa forme échelonnée réduite, souvent appelée reˊduitedeGauss. On appelle lerang d’une matrice A le nombre de lignes non entièrement nulles dans sa reˊduitedeGauss. On le note, le plus souvent, par rg(A) ou Rg(A) ou encore rang(A). 10)Exemple Illustrons ceci avec la matrice A=⎝⎛4−621−11−121⎠⎞∈M3(R). On va commencer par multiplier chaque ligne pour qu'elle débute par 12. On a alors : ⎝⎛121212326−3−46⎠⎞ Puis, on remplace la deuxième ligne par la première moins la deuxième et concernant le troisième, elle sera remplacée par la première moins la troisième. On a alors : ⎝⎛120031−3−31−9⎠⎞ On multiplie par 3 la deuxième ligne. On trouve alors : ⎝⎛120033−3−33−9⎠⎞ Puis, on remplace la troisième ligne par la somme de la deuxième avec la troisième. On obtient donc : ⎝⎛1200330−33−6⎠⎞ C'est une reˊduitedeGauss associée à A. On constate qu'il y a trois lignes non entièrement nulles. De fait, on va donc conclure que rang(A)=3.